// SPOILERS DROIT DEVANT //
Les isekai…. c’est de la merde. On va être honnête, ça va faire plus de 3 ans qu’on en a à toutes les sauces : des persos aux pouvoirs hyper pétés, des persos aux pouvoirs hyper pétés cringe, des persos aux pouvoir hyper pétés avec un harem (ah, ça c'est juste Redo of the Healer). Enfin bref, tout le monde en a marre ! Ca a été vu et revu et le genre n’arrive plus à se renouveler. Alors que Mushoku Tensei semblait se diriger vers le même destin, à sa sortie en 2021, il a pris énormément d'ampleur et a vite fait l'unanimité parmi les animes de saison. Mais pourquoi ce isekai parmi tant d'autres ? Pourtant, on a un personnage principal obsédé et des pouvoirs hyper cheatés alors pourquoi n'est-il pas mauvais ? Et pourquoi cette saison est-elle autant controversée ?
Parce qu'elle est réaliste.
Tout d'abord, Rudeus, ainsi que tout les personnages de la série, ne sont pas seulement des personnages, ils sont aussi profondément humain. Dans la saison 1, c'est les tensions avec Paul, le père, qui nous le fera comprendre, et dans la saison 2, c'est les difficultés internes de Rudeus qui vont nous le faire comprendre. Au début de la saison 2, Rudeus perd son premier amour. Lui qui se croyait capable de tout désormais et laissé dévasté et délaissé par son premier véritable amour Eris, où il y a eu une relation à la fois très intime et à la fois sexuelle. Il est au fond du trou, il ne parvient pas à faire lever son engin, incapacité qui montre qu'il n'a pas oublié Eris. Il essaye de se changer les idées, en faisant plus de sport, et en poursuivant sa quête de retrouver sa mère. Mais il ne parvient pas à oublier. Rudeus fait une "vraie" dépression : là où un personnage d'animé va se mettre dans sa chambre avec une couverture et le visage sombre va être l'image typique d'une dépression, on ne retrouve pas cette image dans la vraie vie. Même quand on déprime, la vie avance, et on se force à sortir, à entreprendre de nouvelles choses, même si ce n'est pas efficace et le tout en faisant la gueule, pour espérer un jour sortir de cette vision tunnel qui nous détruit le moral. Rudeus va vivre tout ça, il va se forcer à se lever le matin et sortir, à rencontrer de nouvelles personnes, pour échapper aux voix qui domine ses pensées. Ces mêmes voix qui lui rappellent Eris. Il va s'échapper dans l'alcool, dans la haine envers les autres, et dans de nouvelles relations comme avec Sarah. Il va encore une fois échouer, et va se mettre à haïr , haïr les autres, et surtout se haïr soit-même. Toute sa rancune, sa douleur et ses sentiments cachés, par peur de blesser autrui, vont ressortir par morceaux dans ses moments de grande faiblesse. Comme quand nous, de vrais personnes, faisons une dépression.
Un passage clé pour moi serait celui de l'épisode 3, où, après avoir désespérément essayé de redresser son engin en allant voir des prostitués, il se tourne en ridicule en insultant Sarah, sa nouvelle ex. Il la lynche sans savoir qu'elle se trouve derrière et, quand il s'en aperçoit, se fait gifler. Elle lui jette la dague que Rudeus lui avait acheté lors de leur premier date. Il s'effondre, saisit la dague, et n'hésite pas à la planter dans sa gorge. Soldat le sauve in extremis néanmoins. Je vous invite à aller revoir la scène, elle me donne encore des frissons.
On a beaucoup parlé de Rudeus mais ce sentiment de réalisme est présent sur chaque personnage de la série et plus particulièrement de la saison (en tout cas, pour ceux développé). Sarah (dans le light novel seulement car manque de place dans l'anime je pense), Sylphie, Nanahoshi, Ariel et Luke vont tous avoir des choix logiques, cohérents avec leur histoire respective et avec leur idéologie propre. Ils s'influencent entre eux, et plus ou moins fortement en fonction de leur caractère. On a l'impression de voir un monde se bâtir de toutes pièces, composé de personnes aussi réelles que nous, entrain d'essayer, d'échouer, d'apprendre, de recommencer, en boucle et en boucle. Ils sont entrain de tout simplement vivre.