Natsume Yuujinchou est déclinée en 4 saisons de 13 épisodes. Je n'ai pour l'instant vu que les trois premières saisons, j'enrichirais par la suite cette critique au fil des saisons.
Recommandée par un de mes éclaireurs sur myanimelist.net, site anglophone que je recommande chaudement à tout fan de japanim, cette série méconnue en France s'avère pourtant d'excellente qualité.
Pour résumer succinctement l'univers, on suit Natsume, un jeune homme capable de voir des êtres étranges, invisibles pour le commun des mortels. Ces visions vont évidemment provoquer l'incompréhension et la crainte de ses proches et de son entourage, ce qui condamne le héros à une solitude éternelle.
Je vais tout de suite évoquer les ressemblances frappantes avec le ténor du genre : Mushishi. Tout d'abord dans les deux animes, on a un héros solitaire, au passé obscur, qui déambule souvent seul dans la nature. Le héros de Mushishi, Ginko, ne peut pas rester au même endroit de crainte d'attirer trop de mushis, créatures à la frontière du vivant. Quant à Natsume, il doit faire en sorte de tenir à l'écart son entourage de tous les Youkais qui veulent communiquer (amicalement ou non) avec lui.
De plus, on a, comme pour Mushishi, une succession d'épisode sans réel lien entre eux, c'est à dire qu'il n y a aucun fil conducteur durant la saison 1. C'est une construction intéressante, mais qui peut rebuter ceux qui veulent vraiment une histoire générale. En effet, que ce soit pour Mushishi ou Natsume, l'histoire et l'univers se construisent au fil des épisodes, qui sont certes tous indépendants les uns des autres mais qui, au final, forment un tout cohérent. Et c'est là la force de ce genre d'anime : réussir à poser un univers très riche et intéressant en seulement 13 épisodes indépendants.
Comme vous pouvez le constater, le synopsis des deux animes est assez proche : « un héros solitaire qui voit des choses que les autres ne peuvent voir ». En outre, la construction des épisodes est semblable, c'est à dire que les deux héros identifient un problème et tentent de le résoudre.
Mais contrairement à Mushishi, qui lie toujours les problèmes des humains aux mushis, Natsume Yuujinchou a plus tendance à séparer humains et Youkai pour former deux sociétés distinctes. Ainsi, un épisode peut parler exclusivement des youkais sans se préoccuper des humains. L'influence mutuelle des deux espèces est donc moins forte que dans Mushishi.
À la différence de Mushishi, presque tous les Youkais sont des créatures humanoïdes douées d'une intelligence semblable aux humains, et donc capable de communiquer avec eux. Ils ont tous des comportements différents, bons ou mauvais.
En outre Natsume Yuujinchou adopte une atmosphère certes poétique mais fortement marquée par des éléments humoristiques, ce qui n'est pas le cas dans Mushishi. Et force est de constater que l'humour marche très bien. On a l'habituelle mascotte rigolote qui suit le héros un peu partout. Loin d'être là uniquement pour faire des running gags idiots qui ont souvent le don de gâcher un anime, la mascotte qui fait office de garde du corps et de « sensei » au héros est vraiment attachante. D'ailleurs on remarque une nette évolution de leur relation amicale au cours des épisodes.
Concernant l'OST de l'anime, c'est plutôt sympa, les thèmes sont biens choisis bien qu'ils ne m'aient pas plus marqué que ça, peut-être parce qu'ils n'étaient pas assez présents pour appuyer une situation particulière.
Pour ce qui est des graphismes, rien de formidable, c'est assez générique mais ça fonctionne très bien justement. Pas d'idées trop wtfesques ou trop kawaii dans le design des youkais, ce qui est plutôt un bon choix.
En conclusion, il est clair que je recommanderais avant tout cet anime aux fans de mushishi ou de tout ce qui touche la mythologie japonaise, ceux-là seront servi ! Pour les autres, je ne sais pas si ça leur plaira, le manque d'action et l'absence de fil conducteur risque de les rebuter.
Edit 01/08/14 : Saison 2 (Zoku Natsume Yuujinchou)
Ce petit paragraphe concerne uniquement la saison 2 de Natsume. Au lieu d'en faire une critique à part entière, je préfère l'ajouter à celle-ci.
Tout d'abord, cette suite est de qualité similaire, c'est à dire bien écrite et réalisée. Comme pour la première saison, il y a 13 épisodes. En général une intrigue = un épisode, bien que cette fois il y aient quelques épisodes doubles.
Graphiquement, je constate une petite amélioration concernant les paysages. ça reste pas non plus exceptionnel de ce côté là mais comme je l'ai dit précédemment, c'est sobre et efficace.
Concernant les différentes histoires de la saison, elles sont vraiment bien foutues pour la grande majorité. On en apprend petit à petit un peu plus sur la personnalité de Reiko, la grand mère de Natsume.
Cette saison 2 aborde, surtout sur la fin, un thème qui paraissait inévitable : la relative neutralité de Natsume entre humain et youkais mise à rude épreuve. Et ça, c'est extrêmement intéressant puisqu'on est très loin du choix manichéen qu'on nous bassine dans la plupart des oeuvres (occidentales ou non d'ailleurs !). Choix qui me fait penser à celui de The Witcher 1, où la neutralité est synonyme de passivité et d'un problème d'identité. Pourtant, Natsume tentera toujours de concilier youkais et humains, les voyant d'abord comme des êtres vivants doués de sentiments au lieu de les classer selon leur "race", et ça, c'est beau.
Edit 23/09/2014 : Saison 3 (Natsume Yuujinchou San)
Cette troisième saison est toujours aussi bien réalisée. Les différents épisodes racontent de belles histoires. De ce côté-là les différents épisodes sont de qualité similaire.
Je regrette cependant que le monde de Natsume évolue très peu. Presque aucun indice sur le passé de Reiko, très peu d'évolutions concernant les relations entre les personnages. Un monde un peu trop statique au final. Contrairement à la saison 1 et 2 qui nous permettait d'en apprendre un peu plus sur l'univers de la série, cette saison 3 se contente uniquement de nous raconter de jolies histoires. C'est certes cet aspect que l'on recherche essentiellement dans Natsume, mais c'est un peu frustrant de voir qu'il n'y a absolument rien qui évolue. Ce qui peut provoquer au final une certaine monotonie voire la lassitude du spectateur. On sent que l'auteur de la série tourne un peu en rond, qu'il ne sait pas comment orienter son oeuvre. Dommage, parce que l'univers referme un gros potentiel narratif.