Je n’ai rien de particulier contre les yokai, hein. Cet anime non plus aussi, mais de toute façon, cet anime n’a rien contre personne. « Nous n’avons pas besoin d’avoir la même opinion sur tout. Il est difficile de se comprendre les uns les autres. C’est pour tout le monde pareil, tu sais. ». Voici un des messages que nous livre l'un des 13 épisodes. Bonjour tolérance, bonjour bien-pensance. Exit violence, exit insultes, exit méchanceté, exit injustices.
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Quelle horreur. Comment disait Abra déjà dans A l’Est d’Eden, ah oui, « Je ne suis pas pure.», sous-entendu qu’elle n’est plus une enfant et qu’elle se doit d’affronter le monde adulte de ses propres mains. Quelle fille ! Mais l’inverse existe, des gens qui restent dans leur monde d’enfant. Je crois que cet anime, comme tant d’autres, leur est adressé et les conforte dans leur cocon.
Ehh, chacun son truc ! Si les héros idéalistes vous plaisent, tant mieux. Moi, je trouve ce Natsume terriblement creux. Et des personnages lambda, y en a à la pelle ici. Affiner leur personnalité, quitte à ce que Natsume soit un anticommuniste notoire (je sors ça comme cela, mais avouez que ça aurait de la gueule dans un anime japonais), sans même que ce soit prédominant à l’anime, j’aimerais bien voir cela. Mais bon ! Comme d’habitude, FAUT PAS TROP EN D’MANDER !
Natsume Yuujinchou n’est que la suite/copie de tous ces animes poétiques à deux sous que j’ai pu voir jusque-là. On retrouve les mêmes composantes :
- Des dessins peu détaillés avec toujours cette luminosité pour donner un effet de pureté (berk !) et de légèreté.
- Des musiques mignonnettes avec une guitare qui gratouille quelques accords, un piano en mode nature, de la flute… lisse comme du Belle and Sebastian, j’avais déjà fait la remarque.
- Ouais mais au moins dans Belle and Sebastian, y a des paroles solides qui tranchent avec, comme un frère qui confesse qu’il est gay ou un major à l’armée qui se souvient de sa jeunesse avec Roxy Music. Ici, ce sont des histoires fantaisistes avec des youkai, et je ne sais pas pourquoi, mais y a un tas d’animateurs japonais qui doivent faire l’amalgame fantaisie = simple et poétique. C’est toujours mieux que la fantaisie putassière de Fate/Stay Night, certes… mais quand même !
Je pense à cette histoire de Sandman dans un style japonais que j’ai lu dernièrement, qui ressemble justement assez à ce que propose cet animé… Sauf que, déjà d’être mille fois plus poétique (onirisme, quand tu nous tiens), y avait de la violence dans cette histoire, de la tragédie un caractère sulfureux… des éléments cruciaux qu’ignorent volontiers les anime « poétiques » apparemment !
Mais d’accord, j’ai compris depuis longtemps que ce n’était pas pour moi, tout ça. Pk je mate ça alors ? Bah les gens, qui ne tente rien n’a rien ? Imaginez si j’avais aimé, c’est quatre saisons de pur bonheur qui me seraient tombés dans les pattes. Je ne peux que jalouser ceux pour qui la magie a fonctionné ! Ouais, enfin honnêtement, je sais que la série veut m’apprendre à être tolérant, tout ça (ça s’adresse aux moins de 14 ans, j’imagine ?)… mais on ne m’enlèvera pas de l’idée que ce genre d’œuvre reste de basse qualité, de la même race que les livres décents qui sortent en librairie et qu’on essaye tout de suite de faire passer pour des chef-d’œuvres parce qu’ils sont un peu « mieux » que la moyenne…
Les films de Kore-Eda à côté, ça m’emmerde aussi quand ils s’appuient sur cette poésie naturelle et lisse, mais là, j’ai aucun problème à les considérer comme des grandes œuvres !
Sérieux, je suis en train d’écrire cette critique alors que je n’ai même pas encore fini mon visionnage (9/13…). Mais franchement je m’en fous. Je m’en fous complétement. La seule raison qui me pousse à finir cet anime est qu’il soit court. Ca et le fait que je tienne à ce que ma critique paraisse crédible. C’est vraiment un besoin d’écrire qui me pousse à le faire avant de finir cet anime, mais honnêtement, je sais très bien que ce ne sont pas quatre épisodes de plus qui vont changer la donne.
Pour finir quand même sur de bons points, cet anime est un peu mieux que d’autres. Au moins, il ne joue pas sur les émotions avec des enculés qui chialent tous les deux minutes, au contraire même, les larmes sont souvent diluées dans une belle pudeur. Et puis il n’y a pas d’humour raté pour rendre dérangeant le visionnage. La poésie avant tout, même si c’est une poésie à deux sous. Je rajoute que j’aime bien l’univers enfantin des youkai, un peu comme je peux aimer les peluches… ils sont assez mignons. Ou bien comme je peux aimer un dessin anime pour enfants… attend voir, mais c’est ce qu’est cet anime !
J’aime bien le personnage du chat aussi, l’épisode qui lui est consacré est probablement le meilleur. Mouaha, je dis ça alors que je n’en suis qu’à la moitié de l’épisode en question, mais au moins, pour une fois, ce ne sont pas « les services de Natsume la bonne pomme ». Et là, je viens de le finir, et je confirme ce que je viens de dire. Ca fait du bien pour une fois de s’intéresser à une relation de premier plan.
Je ne déteste pas cette œuvre, rien ne me pousse à le faire. Elle m’indiffère assez, mais pas complétement. Je viens maintenant de visionner le dernier épisode, et je me dis encore une fois à quel point c’est inutile de se forcer mentalement pour si peu. Il y a tellement d’autres choses que j’aurais pu faire… et en même temps, c’est toujours bien d’essayer… et puis peut-être qu’un jour, j’en viendrai à apprécier ce style si épuré et materai la seconde saison, puis les autres !
J’en doute, mais, mais, mais !