NCIS : Enquêtes spéciales, diffusée sur CBS en 2003, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris Les Experts et l’avait envoyé dans la marine, mais avec moins de glamour et plus de tasses de café noir. Imaginez une équipe d’enquêteurs en uniforme qui passe son temps à résoudre des crimes militaires tout en jonglant avec des répliques cinglantes et des autopsies étrangement décontractées. Le tout sous la supervision de Gibbs, le chef d’équipe qui parle peu mais dont le regard peut faire trembler n’importe quel suspect (et même ses collègues).
L’intrigue principale suit une équipe d’agents du Naval Criminal Investigative Service, ou NCIS pour les intimes, qui se charge d’élucider des crimes en lien avec la marine. Et là, il ne s’agit pas juste de trouver qui a volé le sandwich du réfectoire : on parle de meurtres, de trahisons, d’espionnage, et parfois de bombes prêtes à exploser. Et pour mener l’enquête, on a Gibbs (Mark Harmon), le genre de patron qui dit tout avec trois mots, mais dont la présence impose le respect. Si quelqu’un peut résoudre un meurtre en un simple froncement de sourcils, c’est bien lui.
Gibbs, c’est un peu la version marine du cowboy solitaire. Il aime son café fort et ses enquêtes complexes, mais attention, il a aussi un ensemble de règles personnelles – les fameuses "règles de Gibbs" – qu’il semble avoir élaborées au fil des années comme des mantras à suivre dans la vie et dans les enquêtes. Vous avez besoin de sagesse ? Oubliez les livres de développement personnel, suivez les règles de Gibbs.
À ses côtés, on retrouve une équipe hétéroclite qui apporte un peu de légèreté à cette ambiance parfois trop rigide. Tony DiNozzo (Michael Weatherly), le playboy de service, est là pour balancer des répliques sarcastiques et draguer tout ce qui bouge, même s’il se fait remettre à sa place par Gibbs plus souvent qu’il ne l’admettrait. Ziva David (Cote de Pablo), l’ancienne agente du Mossad, est à la fois mystérieuse et dangereuse, un peu comme un couteau suisse (ou israélien, dans son cas). Quant à McGee (Sean Murray), c’est le geek du groupe, le spécialiste des technologies, qui est aussi doué pour pirater des systèmes que pour se faire gentiment chambrer par Tony.
Et puis, il y a Abby Sciuto (Pauley Perrette), la scientifique gothique, qui adore la musique punk, les chaînes et les colliers à clous, mais qui est aussi la meilleure amie des analyses ADN et des empreintes digitales. Elle est probablement la personne la plus joyeuse à travailler dans un laboratoire rempli de preuves macabres. Dr Mallard, alias Ducky (David McCallum), est le médecin légiste qui aime raconter des anecdotes interminables pendant les autopsies, comme si chaque cadavre méritait une petite leçon d’histoire avant de livrer ses secrets.
Ce qui rend NCIS unique, c’est cette alchimie entre les personnages. Oui, ils résolvent des meurtres et des affaires d’espionnage militaire, mais ce sont leurs interactions, leurs chamailleries et leurs moments de complicité qui captivent vraiment. Gibbs est le père spirituel de cette bande de bras cassés, et bien qu’il soit dur avec eux, on sent qu’il tient à son équipe plus qu’il ne le montre. Il y a un véritable esprit de famille, avec des tensions, des blagues, et même quelques moments d’émotion bien placés. Leurs échanges, qu’ils soient au bureau ou sur le terrain, sont souvent aussi importants que l’enquête elle-même.
Côté intrigue, chaque épisode suit le schéma classique du "crime de la semaine". Un corps est découvert (souvent dans une situation plus que bizarre), l’équipe est appelée à la rescousse, et s’ensuit une enquête minutieuse où chaque détail compte. Les énigmes sont résolues grâce à une combinaison de technologie high-tech, de flair à l’ancienne et de punchlines bien senties. Cependant, malgré ce schéma répétitif, la série parvient à maintenir l’intérêt en injectant régulièrement des arcs narratifs plus longs et des mystères personnels (les secrets de Gibbs, par exemple, sont une source infinie de rebondissements).
Le ton de la série oscille habilement entre le drame policier et la comédie légère. On passe d’une scène de crime sanglante à une blague de Tony sur les goûts vestimentaires de McGee sans que cela semble incongru. Cette balance entre sérieux et humour donne à NCIS un côté accessible, même quand les sujets abordés sont graves. De plus, le côté "espionnage militaire" ajoute une touche de mystère et de danger, rendant certaines enquêtes plus complexes que celles d'une série policière classique.
Cela dit, NCIS a aussi ses faiblesses. Les intrigues ne sont pas toujours d’une originalité folle, et il arrive qu’on devine le coupable avant même la moitié de l’épisode. Certains épisodes s’appuient un peu trop sur des recettes déjà vues, et à force d’enquêtes qui se suivent et se ressemblent, on pourrait finir par avoir l’impression de revivre le même épisode en boucle, avec juste quelques détails modifiés. Mais c’est un peu comme un bon vieux café : on sait à quoi s’attendre, et parfois, c’est exactement ce dont on a besoin.
En résumé, NCIS est une série policière qui a su se démarquer grâce à son mélange d’enquêtes intrigantes et de dynamiques de groupe attachantes. Avec Gibbs à la tête de cette équipe de personnages hauts en couleur, chaque épisode devient une mission où le crime est élucidé, mais où l’humain reste au centre. Si vous aimez les séries qui savent doser drame, humour, et suspense tout en explorant les dessous parfois troubles de la marine, alors NCIS vous donnera votre dose de mystères à résoudre, une tasse de café à la main.