D'une manière générale, je vois assez peu de séries. Et c'est encore plus exceptionnel quand je me décide à revoir l'une d'elles. Une occasion à vil prix a fait que je suis retombé dans la série Nip/Tuck, tout en gardant les souvenirs que j'en avais lors de sa diffusion, de 2003 à 2010.
Tout au long des 100 épisodes, on suit à la fois la carrière et la vie privée de deux chirurgiens plasticiens, l'un qui essaie de travailler en bonne conscience, et son meilleur ami, un connard égocentrique (c'est lui-même qui se décrit ainsi) pour lequel le cul et le fric sont les mamelles de sa vie.
Revoir cette série a été plus agréable que je ne le pensais, car c'est à une véritable descente aux enfers qu'on assiste en voyant ces deux personnages, Sean MacNamara et Christian Troy, s’emmêler ainsi dans le fil de leur existence, à la fois chaotique, bordélique, voire meurtrière. Le ton est tel qu'on s'approche d'un soap opera, où les révélations sont quasiment à chaque épisode, et souvent de plus en plus énormes. C'est là que je parle d'agréable, car c'est si gros que je me suis souvent surpris à en rire, avec Christian Troy qui doit coucher avec des centaines de femmes, quand ça n'est pas une de ses copines qui est baladée entre lui et son meilleur ami, son amour pour la femme de ce dernier, et ainsi de suite...
Quant à la chirurgie esthétique en elle-même, on ne peut dire qu'elle y soit glorifiée. Certes, beaucoup d'opérations concernent les poitrines des femmes, mais c'est parfois pour des choses sordides, qui concernent le meurtre, la pédophilie, la zoophilie (!), quand ça n'est pas la peine de mort...
Il faut dire qu'on y trouve peu de personnages positifs dans la série, car quand ils ne sont pas adultères, ils sont torturés, déviants et ainsi de suite, car la relation entre Sean et Christian est comme celle de deux frères qui s'aimeraient.
C'est sans doute trop long pour décrire ce qui se passe sur l'ensemble des six saisons, mais on a droit à un tueur en série, un transfert vers Hollywood, des enfants cachés.... que du bonheur en barre, pour être ironique.
Ce qui a également caractérisé la série, qui fut un phénomène d'audience en 2003 pour sa totale liberté de ton, ce sont la présence de grands noms du cinéma ou de la télévision qui passaient à l'écran, comme Alec Baldwin, Famke Janssen, Vanessa Redgrave, Melanie Griffith, Bradley Cooper et beaucoup d'autres jusqu'à la présence très surprenante de Catherine Deneuve (mais oui !) qui, dans son épisode, voulait que les cendres de son mari soient transplantées ... dans sa poitrine !
C'est peut-être la déviance extrême de la série qui fait que j'y ai beaucoup accroché, et c'est encore le cas en la revoyant, car il y a quelque chose de sordide dans tout ça, car rien n'y est parfait, à l'inverse de la chirurgie esthétique tant vantée. Sous la plastique parfaite de ces gens se cache parfois le plus noir.
Alors bien sûr, Nip/Tuck n'est pas parfait, notamment les saisons 4 et (surtout) 5, mais rien que les deux premières y sont exceptionnelles, et il faut aussi souligner la grande qualité de la bande originale, car les chirurgiens aiment opérer avec de la musique ; on a ainsi droit à pas mal de standards des années 70-80. Une série qui propose Give me a shelter des Stones ne peut pas être mauvaise !