Once Upon a Time in Wonderland, c’est un peu comme si tu te retrouvais invité à une fête grandiose dans le monde féérique d’Alice, mais qu’à ton arrivée, les décorations étaient déjà défraîchies et les invités un peu trop blasés. Spin-off de Once Upon a Time, la série essaie de te replonger dans l'univers loufoque et enchanté du Pays des Merveilles, mais se prend les pieds dans un tapis mal déroulé où la magie semble avoir pris un congé sabbatique.
L’histoire suit Alice, désormais adulte, qui tente de convaincre le monde réel que son voyage dans le Pays des Merveilles n’était pas un simple délire d’enfance. Jusque-là, tout va bien, ça reste fidèle au thème. Mais quand Alice décide de retourner dans le fameux pays pour retrouver son amour perdu, Cyrus (oui, un génie), tu te rends vite compte que le Pays des Merveilles version ABC est loin de l’original déjanté et psychédélique imaginé par Lewis Carroll. Ici, l’émerveillement est un peu comme un chapeau de magicien sans fond : tu plonges dedans, mais tu n’y trouves rien.
Les personnages, quant à eux, sont aussi déroutants que le scénario. Alice, jouée par Sophie Lowe, tente d’être cette héroïne forte et indépendante, mais son obsession pour son génie captif finit par la rendre plus agaçante que fascinante. Elle passe plus de temps à courir après son amour perdu qu’à explorer le monde fantasque qui l’entoure, et c’est là que réside le problème : ce monde, censé être plein de mystères et de bizarreries, est en réalité aussi plat qu’une carte postale mal imprimée. À côté d’elle, le Valet de Cœur, censé apporter une touche de charme canaille, n’arrive pas vraiment à décoller, et ses répliques sont souvent aussi plates que les décors en carton-pâte.
Les méchants, eux, sont censés être le sel de cette aventure. Mais entre Jafar, tout droit sorti d’Aladdin, et la Reine Rouge, dont les motivations sont aussi floues que ses tenues excentriques, tu te demandes si quelqu’un n’a pas laissé tomber les pages les plus intéressantes du scénario en chemin. Jafar, qui est pourtant un méchant iconique, semble ici un peu perdu, comme s’il avait pris la mauvaise sortie pour Agrabah et s’était retrouvé coincé dans ce monde. Quant à la Reine Rouge, elle oscille entre la méchante de pantomime et la diva capricieuse, sans jamais vraiment atteindre la menace qu’on attend d’elle.
L’un des gros problèmes de la série réside dans ses effets spéciaux. Le Pays des Merveilles est censé être un lieu magique, étrange, où tout est possible. Mais ici, l’animation numérique semble sortie d’un jeu vidéo des années 2000, et les décors en CGI manquent cruellement de finesse. Les scènes censées être visuellement époustouflantes tombent à plat, et au lieu de te plonger dans ce monde merveilleux, tu te retrouves à chercher les pixels qui clignotent. L’esthétique de la série, bien que colorée, n’arrive jamais à te faire croire que tu es vraiment dans un autre monde.
Le rythme, lui aussi, pose problème. Chaque épisode tente d’ajouter un nouvel élément de mystère ou de danger, mais les révélations sont souvent trop prévisibles ou peu engageantes. On passe d’une quête à une autre sans réelle émotion, et les intrigues secondaires semblent plus servir à remplir du temps d’écran qu’à véritablement enrichir l’histoire. Ce qui aurait pu être une aventure pleine de rebondissements devient un long périple où l’on s’ennuie plus souvent qu’on ne s’émerveille.
En résumé, Once Upon a Time in Wonderland est une tentative de revisiter le Pays des Merveilles sous un angle plus adulte, mais la magie et l’émerveillement sont largement absents. Entre des personnages peu charismatiques, des méchants qui peinent à imposer leur présence, et des effets spéciaux qui n’arrivent jamais à te transporter dans cet univers fantastique, la série manque cruellement de souffle. Si tu espérais retrouver l’étrangeté captivante du Pays des Merveilles, tu risques de repartir avec l’impression d’avoir assisté à une fête qui avait tout pour réussir… mais où personne ne s’est vraiment amusé.