J’ai été victime à cause d’elle d’une crise sur-aiguë de binge-watching (Comprendre regarder en l’espace d’une journée l’équivalent de la première saison. Comprendre 13 épisodes de 45 minutes. en une journée.la veille de mon concours)
Bref.
C’est mal mais bon….
Mais qu’a donc cette série pour créer une telle avidité ? une telle addiction ?
Pour commencer : une scénariste géniale : Jenji Kohan. La même brillante personne qui était aux commandes de la série Weeds (un programme audacieux qui s’est arrêté l’an dernier et que j’avais également dévoré en un été). Elle reprend donc les mêmes ingrédients qui font sa marque : un personnage féminin décapant et complexe, une dose d’humour déglingué et assez noir, une louche de provoc’ un peu trash et d’originalité.
En effet, le sujet sort de l’ordinaire : on suit le quotidien d’un pénitencier féminin par le biais de Piper Chapman, une jeune femme que l’on pourrait décrire comme la jolie petite blonde bien propre sur elle mais qui se retrouve en prison de haute sécurité pour 15 mois suite au transport, 10 ans auparavant, d’une valise pleine d’argent sale. Vous comprenez alors que l’un des principaux ressorts comique de cette série va être le décalage entre ce personnage et les autres prisonnières plus typiques de l’univers de la délinquance. Elle tente alors de se faire une place entre les différents clans (lesbien, black , latino, senior, blanc), les fortes personnalités, les gardiens pas franchement aidés et surtout de se faire à la présence de son ancienne amante qui l’aurait balancée aux flics.
Chaque épisode est une sorte de parabole ou de leçon de vie apprise souvent aux dépens de Piper. C’est aussi l’occasion de découvrir plus en avant un des personnages secondaires grâce à d’habiles retours en arrière sur leur vie avant prison (Miss Claudette est très émouvante). Tous les personnages sont très bien construits, drôles, émouvants, avec leurs failles mais aussi souvent très attachants.
Ce que j’ai particulièrement aimé dans cette série c’est surtout la découverte de l’univers carcéral (les joies de la promiscuité). On prend conscience de la souffrance de ces femmes et de leur détresse : chaque petit fait devient une véritable aventure voire victoire, ( le décalage entre Piper et son entourage qui ne comprend pas ou peine à saisir la difficulté de sa nouvelle vie est très saisissant). Un autre aspect très bien vu et pertinent, c’est la difficulté de la vie de couple à distance (un des véritables noyau de la série).
Attention cette série comme sa grande soeur Weeds, reste très très crue et peut mettre un peu mal à l’aise.