Law and order
Il y a des oeuvres où les maigres défauts sont littéralement écrasés sous d'énormes qualités. C'est le cas d'Oz. Car des défauts, il y en a. Commençons par cela. D'abord, une fausse bonne idée :...
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le 16 oct. 2012
78 j'aime
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Saison 1 (8/10) :
LA série référence sur l'univers carcéral, et on comprend vite pourquoi. Au-delà de son aspect très réaliste, Tom Fontana y a aussi injecté beaucoup de créativité, et ce à plusieurs niveaux. Que ce soit par l'utilisation remarquable des figurants, illustrant parfaitement cette impasse dans laquelle se trouvent les prisonniers, où encore un décor terriblement oppressant, on y trouve une vraie liberté de ton, une envie de faire différemment. Le meilleur représentant de cette idée est sans doute Augustus, narrateur atypique en fauteuil roulant, mais il n'est qu'un personnage fascinant parmi bien d'autres. C'est d'ailleurs une plongée totale dans la prison à laquelle nous convie Fontana, des gardiens aux détenus en passant par la direction voire les hommes politiques.
Le résultat est saisissant, parfois extrêmement dur, mais toujours au service d'un récit dense et passionnant. On ne saurait d'ailleurs dire qui nous intéresse le plus tant quasiment chaque protagoniste présente différentes facettes, de ceux évoluant positivement à ceux évoluant négativement en passant par ceux restant des pourritures de bout en bout et ceux restant exemplaires de bout en bout. Parfois très violent, mais jamais gratuitement, abordant sous un angle toujours inattendu autant de thèmes que la famille, la religion ou le sexe et remarquablement joué (mention spéciale à J.K. Simmons, Terry Kinney, Lee Tergesen et Rita Moreno), « Oz » est assurément une séries phare des années 90 : espérons maintenant que les cinq saisons suivantes seront aussi mémorables que ce premier volet.
Saison 2 (8/10) :
Ah, « Oz »... Difficile d'y retourner, quasiment impossible d'en ressortir une fois lancé. Dans la droite continuité de la première saison, la série continue d'explorer cet univers carcéral violent et presque totalement déshumanisé avec toujours autant de force et de talent, sachant trouver un équilibre remarquable entre équipe pénitentiaire et détenus (avec quelques nouveaux très, très gratinés au menu), chaque situation, chaque personnage étant pensé, écrit de façon exemplaire.
On a jamais l'impression de revivre les événements passés, Tom Fontana parvenant à de nouvelles situations tout aussi dramatiques et intenses (pour ne pas dire plus) pour nous coller à notre canapé, sans jamais que notre addiction pour chacun des « héros » soit remise en cause. C'est fluide, tendu, maîtrisé, et si l'on pourra regretter quelques faiblesses niveau scénario, elles sont tellement au service de scènes souvent magistrales qu'on les oublie aisément, l'interprétation (Terry Kinney, Lee Tergesen, Eamonn Walker, J.K. Simmons, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Christopher Meloni, pour ne citer qu'eux) étant au diapason. La suite, vite !!
Saison 3 (8/10) :
Quatre ans. Quatre ans que je n'avais pas repris cette mythique production HBO, sorte de série-mère de toutes les œuvres carcérales télévisuelles l'ayant suivi. Si je mets en définitive la même note que pour les deux précédentes, ce n'est pourtant pas sans réserves. Je trouve que le scénario se permet vraiment trop de libertés, notamment à travers les innombrables assassinats perpétrés à l'intérieur d'Emerald City : dans une prison de haute sécurité, on a du mal à croire que cela soit aussi facile de buter quelqu'un. Cela gêne à mon sens la crédibilité du récit, et même si cela ajoute une indéniable tension, trop c'est trop.
Maintenant... Pour nous prendre à la gorge et ne plus nous lâcher, Tom Fontana n'a pas d'égal. Étouffant, puissant, proposant une galerie de personnages toujours aussi imposantes sans jamais s'y perdre, se complexifiant chez le personnel (chacun y a également sa part d'ombre) comme les détenus, dont l'attitude évoluant constamment ne cesse de nous interroger sur leurs intentions. Certains écriront sans doute que le visuel a un peu vieilli : possible, en attendant, difficile de faire plus maîtrisé, à l'image d'un montage toujours aussi efficace et de dialogues constamment percutants (perso, la narration de Augustus, je pourrais me la réécouter presque tous les jours).
Cette troisième saison nous fait réellement avancer, souvent pour le meilleur, cédant à un manque de réalisme regrettable (et assez étrange, volonté d'attirer un public plus large?), mais sachant toujours autant nous prendre aux tripes : non, décidément, aucune raison valable pour avoir interrompu cette série culte pendant si longtemps. Espérons toutefois que la quatrième saison n'accentuera pas ces quelques reproches, car je serais moins indulgent la prochaine fois. En attendant... musique ! https://www.youtube.com/watch?v=ZivBDu2hIUw
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Créée
le 25 mars 2019
Critique lue 232 fois
1 j'aime
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