Gare à vous. Vous qui vous basez sur ce que les critiques peuvent raconter d'élogieux ou de déplaisant. Gare à vous à toutes ces personnes qui osent sans aucune honte, comparer Ozark avec Breaking Bad. Est-ce parce qu'une série de l'intensité de Breaking Bad n'a toujours pas vu le jour depuis la fin des aventures de Walter White ? Je ne saurai dire. Pourtant ce que je sais c'est qu'à la fin de la première saison de Ozark, j'ai du mal, voire beaucoup de mal à comprendre pourquoi les gens nous parlent de Breaking Bad. Il n'y a qu'un seul dénominateur commun entre les deux séries c'est un père de famille tombant dans le délit et la corruption pour mettre en sécurité sa famille. C'est quand même plutôt vague comme rapport car oui, malgré ces similitudes presque quelconques, Ozark est bien différent sur bien des aspects.
Ozark arrive à nous convaincre avec une première saison. Les enjeux sont forts, les personnages plutôt attachants et le tout est agréable à regarder tant le visuel est travaillé. Avec beaucoup d'éléments porteurs pour la suite, on avait envie de voir la série décoller, et malheureusement... Ozark se limite et se bride alors que l'univers dépeint à un potentiel dingue, qui n'est pas sans rappeler le monde de la saga GTA. Entre riches, dealers et beaufs en tout genre, des tas d'histoire dans ces décors de lacs peuvent être racontées.
La première saison est riche, et les événements s'enchaînent rapidement, là où Breaking Bad, justement, était très lent (chronologie, narration). La figure du père est, elle aussi, bien différente. Alors que Walter White est charismatique, Marty Byrde est lui beaucoup plus en retrait, plus cérébral, il est souvent difficile de prendre partie pour ce personnage (il montre peu ses émotions). Et c'est bien là le problème de la série, à savoir, on ne le voit jamais en réelle difficulté ou souffrance, le mec gère tout de suite et la série ne semble pas avoir envie de s'attarder sur ses difficultés. Ce personnage pourrait presque faire penser à Yagami Raito, le Light de Death Note. Même Dexter est beaucoup plus en galère. Il est aussi important de noter que Jason Bateman s'en sort assez bien, et ça fait plaisir de le voir dans un rôle aussi différent que ceux dans lesquels il se cantonne. On peut espérer une suite mieux écrite pour son personnage. Par ailleurs, côté protagonistes, le reste de la famille est sur courant alternatif (tantôt intéressants, tantôt lisses) alors que les seconds rôles sont vraiment très bons. Les personnages de Ruth et de Russ sont réellement excellents. Des sous-intrigues ont parfois lieu et nous laisse sur le carreau à l'image de la perte de virginité de Charlotte, franchement c'était totalement dispensable.
Ozark n'aborde aucunement le traffic de drogues, mais davantage le blanchiment d'argent et la corruption. Les cartels mexicains sont loins, et c'est les campagnards alcooliques et fanatiques qui s'occupent des sujets de morts et d'addiction (quand je vous dis qu'on se croirait dans la campagne de GTA San Andreas). Toutefois, la série reste dans le politiquement correct, trop soft à mon goût, il y aurait tellement à faire ! Surtout face à ce paquet de pognon ! Plus de suspense aurait été un grand plus, au lieu de s'attarder sur les lubies d'une adolescente déjà-vu des milliers de fois, et mieux traités dans la série Summerland (c'est même pas satirique).
Pour faire court, tous les ingrédients sont réunis pour faire une grande série. La prise de risque doit être tentée car le potentiel est là. Pour une première saison c'est déjà une bonne chose et on part sur de bonnes bases.
Si vous aimez Breaking Bad, vous aimerez peut être Ozark. Je ne crois pas que cette série égalera son aînée, et il serait malvenu voire prétentieux de déjà affirmer qu'Ozark est moins bonne, ou pas au niveau. Encore une fois les propos et les contextes sont totalement différents, et comparer une première saison d'une série à gros budget, à un chef d'oeuvre conclu et couronné de succès c'est tout sauf raisonnable.
Par contre je dois vous dire d'éviter absolument l'épisode 8 totalement inutile et chiant, heureusement rattrapé par deux derniers épisodes et un final réussis.
En attente de la saison 2.
7/10.