C'est l'histoire de Marty Bird qui blanchit des billets verts dans le bleu froid du lac aux 500 briques.
Williams et Dubuque, duo de réalisateurs, à qui l'ont doit le très agréable Mr Wolff, nous promène sur les rives du lac Ozark pour une histoire somme toute assez banale. Marty Bird est un comptable hors du commun, mais il a des ennuis. Sa collaboration avec un cartel de drogue mexicain très puissant et peu avare de balles dans la tête est en train de tourner au vinaigre. Pour sauver sa vie, et celle de sa famille, il doit blanchir, blanchir, blanchir. Les rives du mont Ozark, c'est sa dernière chance.
Je ne vous ferai pas l'affront de spoiler quoique ce soit dans cette critique, je me contenterai juste de vous raconter pourquoi j'ai apprécié. C'était pourtant pas très bien parti. La première fois que j'ai vu l'affiche sur Netflix, je me suis dis "tiens, un Breaking Bad du pauvre à la sauce Fincher". Pourtant, moi, faut pas me titiller avec Breaking Bad, le top du top, du top du top, du meilleur de la série télévisée, pour les siècles et les siècles. Amen.
Alors, avec ma dulcinée fan de séries (mais pas trop de celles qui vous glacent le sang m'voyez), on se décide à la commencer car elle ne comporte qu'une saison, ce qui nous laisse 10 jours de digestion avant Stranger Things. Parfait.
Une semaine après, mince, on a déjà fini. C'était franchement bien bordel. Le premier épisode nous met dedans, la violence est là, l'ambiance bleue glaciale est au rendez-vous, c'en est presque jouissif mince.
Alors bien sûr, ça ralentit après, ne vous méprenez pas... L'intrigue est assez classique, mais elle est je trouve bien expliquée (et étayée davantage en milieu de saison avec un épisode flashback chiant mais utile). La famille urbaine et bien sapée de Chicago vient foutre le bordel chez les Pierrafeu d'Ozark Land. Le souci c'est qu'ils sont pas (tous) si cons que ça les bouseux... Alors Marty va devoir jongler entre les échéances de sa vie à crédit, ses affaires à faire tourner, les fédéraux cachés derrières les arbres, et aussi les démons d'un passé tumultueux . On sent que le scénario a été pensé, les bases annoncent une série assez longue mais réfléchie. J'apprécie le temps qui est prit pour introduire un nouveau personnage, un lieu, un rebondissement. C'est très américain, très conformiste et pourtant il se dégage quelque chose d'agréable, une curiosité malsaine.
Alors entendons-nous bien, ça casse pas 3 pattes à un canard. La bonne note attribuée est avant tout due au bon fonctionnement scénaristique, à Jason Bateman qui est caustique, intelligent et un brin pervers, aux personnages annexes assez bien détaillés (Ruth et Russ, Buddy, Agent Petty sont tous bien joués et assez croustillants), et à l'ambiance lente et froide pour lesquelles je suis sans doute le meilleur des clients.