Peaky Blinders
7.9
Peaky Blinders

Série BBC One, BBC Two (2013)

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Les séries américaines ont bien trop souvent tendance à éclipser les productions d’autres pays, au risque pour le spectateur de passer à côté de quelques pépites. Cela explique sans doute pourquoi la Britannique Peaky Blinders, qui en est déjà à quatre saisons, n’a pas la même notoriété en France que ses rivales outre-Atlantique. Il est grand temps de corriger cette anomalie.


L’histoire


Birmingham, 1922. Tommy Shelby est un héros de guerre. Il est aussi un chef de gang : celui des Peaky Blinders, qu’il dirige avec ses frères et le reste de sa famille. Alors que les Shelby se lancent dans la course hippique et les paris truqués, bousculant les gangs déjà en place, un inspecteur de police cherche à les faire tomber.


La réalisation


Nous avions analysé dans un article précédent comment les séries ont changé de format en resserrant le nombre d’épisodes par saison, ce qui permet une meilleure qualité scénaristique et esthétique. Peaky Blinders en est la parfaite illustration.


Composée de seulement 6 épisodes d’une heure à chaque saison, la série se démarque des autres grâce au soin particulier apporté à la mise en scène incroyablement riche : ralentis, travellings, caméras portées... La série ose tout et n’échoue jamais.


Certaines scènes sont tout simplement sublimes. La photographie est magnifique, avec un travail sur la lumière remarquable, qu’il s’agisse d’une rue sordide de Birmingham envahie par le brouillard, de la saleté d’une usine sidérurgique ou du chic d’une salle de bal de la haute aristocratie britannique.


La bande originale


C’est l’autre idée remarquable de Peaky Blinders. Portée par la chanson Red Right Hand de Nick Cave en guise de générique, la série enchaîne les morceaux de rock alors que son histoire se déroule quelques années à peine après la Première Guerre mondiale.


Évitant le piège de l’anachronisme, ce choix musical a au contraire le mérite de rendre cette période historique, et la série avec elle, incroyablement moderne, presque contemporaine.


A noter, entre autres, que le dernier épisode de la saison 2 s’achève avec la chanson Do I Wanna Know des Arctic Monkeys. Excellent.


Les personnages


Il y a bien sûr Tommy Shelby, le personnage principal, incarné par l’excellent Cillian Murphy (l’Epouvantail de Batman Begins, Inception, Dunkerque). Héros de guerre tourmenté, hanté par la violence, avide de respectabilité, mais également réfléchi et sûr de lui, c’est lorsque Tommy est calme qu’il est le plus dangereux. Cela fait beaucoup pour un seul personnage. Cilian Murphy l’interprète avec brio.


Il faut attendre la saison 2 pour le découvrir, mais il ne faut pas le rater : Tom Hardy (Mad Max Fury Road, Bane dans The Dark Knight Rises) interprète Alfie, un mafieux juif avec un accent à couper au couteau. Le personnage est d’ores et déjà à placer aux côtés des meilleurs gangsters de cinéma, entre Don Corleone (Marlon Brando et Robert de Niro dans Le Parrain) et Neil McCauley (Robert de Niro dans Heat).


Toute la galerie de personnages secondaires mérite également le détour.


Les frères de Tommy, des brutes n’ayant reçu que la violence en héritage mais connaissant parfois des moments de sensibilité.


Le détestable inspecteur Campbell, incorruptible mais abusant de sa fonction, incarné par Sam Neill (Jurassic Park).


Sans oublier tous les personnages féminins qui ont la part belle dans la série.


Car Peaky Blinders n’est pas qu’une histoire d’hommes : les femmes sont incontournables. Rabrouées, battues, elles sont néanmoins indomptables, et apportent un peu d’humanité au milieu de la violence de cette série.


La saison 1 affiche de belles promesses, la saison 2 est prodigieuse. Difficile de faire mieux : les saisons 3 et 4 sont malheureusement décevantes sur le plan scénaristique, mais restent esthétiquement magnifiques. La saison 5 est prévue pour cette année.


Peaky Blinders est diffusée sur Arte et disponible sur Netflix.


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chickenonastick
9
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le 6 sept. 2019

Critique lue 561 fois

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chickenonastick

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