ATTENTION LES GENS, SPOILERS.
Alors, pour vous expliquer rapidement le concept de Penny Dreadful: il s'agit d'une série qui, sous forme d'un thriller, se base sur la vie de Vanessa Ives qui est possédée et a accès à un demi-monde. Aux côtés du père de sa meilleure amie qui a disparu - Mina - et de M. Chandler, elle va tenter de retrouver cette dernière. A cette intrigue se mêlent évidemment de multiples autres intrigues comme celle du Dr. Frankenstein et de sa créature qui va lui en faire voir des vertes et des pas mûres; ou encore celle de Dorian Gray.
Attelons-nous maintenant à une critique (positive je dois dire, vu ma note et mon appréciation - ou plutôt devrais-je dire adoration - de cette série). Impossible tout d'abord de ne pas parler de l'interprétation d'Eva Green dans le rôle de la mystique et troublante Vanessa Ives - rôle qui lui va tant physiquement que psychiquement comme un gant - qui nous effraie comme nous fascine. Pas étonnant qu'elle soit sur la tête d'affiche de la série !
(Petit aparté: je suis une fervente admiratrice de celui ou celle qui s'occupe des costumes de la série, notamment des tenues de Miss Ives)
Mais mieux encore, la série est novatrice: elle mêle plusieurs histoires fantastiques ensemble en créant un melting-pot tout nouveaux et tout beau. Des humains déboussolés et malades au Dr. Frankenstein ou à Dorian Gray dans un Londres de l'ère victorienne aux décors plus que réalistes gangrené par un demi-monde peuplé de vampire-zombie-momies égyptiennes font tout le piment de Penny Dreadful. L'intérêt de cette série réside dans le rejet des préjugés, notamment à propos des vampires-zombies. Après une exigence de beauté et d'attirance presque symptomatique comme dans le mythe de Dracula, la série True Blood, les films Twilight ou le plus récent Warm Bodies, Penny Dreadful nous confronte au contraire à la crainte qu'inspirent à l'origine ces créatures. Ainsi, alors qu'on s'était plus ou moins habitué à apprécier les vampires et les zombies, on se retrouve finalement à les détester et les trouver repoussants: ouf, merci, un peu de changement ne fait pas de mal !
De plus, la musique est un des points forts de la série: jamais superflue, toujours nécessaire et éloquante; elle est constamment adéquate à l'atmosphère de la série, traduisant cette tension permanente et ce mystère qui tire tout en poussant les personnages dans l'angoisse.
Le seul hic de cette série est qu'elle est parfois un peu compliquée, surtout au départ où on ne saisit pas tout (ce qui est, je pense, normal puisque la série se met en place). Le semi-hic c'est que l'un des deux acteurs principaux - Josh Hartnett - fait un peu pâle figure à côté d'Eva Green qui occupe tout l'espace de cette série, tant au niveau de son talent que de son histoire. Ce qui serait intéressant, c'est que l'on en apprenne un peu plus sur le passé de ce cher M. Chandler (ce qui commence à se faire dans l'épisode 8, à mon grand étonnement, car M. Chandler s'avère être un... HAHA vous-y avez cru hein, petits curieux: il vous reste plus qu'à jeter un coup d’œil à la série maintenant). L'autre point, qui n'est pas un hic à proprement parler mais qui pourrait le devenir si Penny Dreadful se noie dans la masse de mythes qu'elle dépeint, c'est de vouloir trop faire et tout mélanger en mode salade piémontaise juste pour le plaisir du visionneur (j'ai inventé ce mot).
Finalement, ce qui est si bien dans cette série c'est son côté troublant et attirant bien ficelé et mis en scène avec Eva Green, et la mixture habile (pour l'instant) de plusieurs mythes et légendes connus et appréciés de tous. Donc prions pour que Penny Dreadful continue de surfer sur la bonne vague !