Tout est dans le style. Spoiler free
Tombé dessus par hasard (merci chérie), je n'avais aucune attente au moment du visionnage de Penny Dreadful.
Première série de John Logan (scénariste de Gladiator et Skyfall entres autres) tournée par une jolie poignée de réalisateurs confirmés (J.A. Bayona, Coky Giedroyc, James Hawes, Dearbhla Walsh et Sam Mendes), et portée par un casting aux ptits oignons (Eva Green, Josh Hartnett, Timoty Dalton...) cette nouvelle série US de chez Showtime à le mérite de sortir du lot.
Pourtant le pitch est relativement classique. L'histoire se déroule en plein Londres époque Victorienne et nous fait suivre un riche et puissant explorateur, Sir Malcolm, à la recherche de sa fille disparue (dans des circonstances obscures). Il fera donc appel à plusieurs protagonistes, pour former une sorte de guilde, afin de retrouver son enfant égaré, en proie a des créatures monstrueuses.
L'histoire se livre par bribes et les enjeux, liés aux passés des personnages (dont certains vous seront familier), sont distillés lentement, par petites doses, ce qui a pour effet de tantôt lever le voile sur des secrets, tantôt d’épaissir le brouillard. Un rythme loin des série US standards ou tout va à 100 a l'heure.
C'est d'ailleurs ce qui frappe en premier dans cette série, le rythme. Chaque épisode est au format généreux de 52 minutes, et la mise en scène prend réellement le temps de poser l'ambiance, les décors, s'autorise des plans séquences de 2 minutes, des dialogues longs et des silences glaçants. On se croirait devant un film de 8x52 minutes, tant la réalisation lorgne du côté du grand écran.
L'autre point marquant de Penny Dreadful, c'est son style.
Cette ambiance mystique et obscure, cette époque victorienne servie par des décors et des costumes superbes, tout est travaillé avec un sens du détail peu commun. Les effet spéciaux discrets et a la fois maitrisés, l'ambiance sonore flippante, tout est au service d'un style particulièrement esthétique et élégante, qui ne tombe jamais dans le too much.
La musique aussi apporte beaucoup, et sait se faire discrète quand il le faut pour ménager le rythme.
Le dernier point qui rend Penny Dreadful si intéressant, c'est son casting. Eva Green livre une performance étourdissante a partir du deuxième épisode. Dalton transperce l'écran et en impose à chaque plan, même Josh Hartnett, d'habitude enfermé à des rôles plutôt lisses, tire son épingle du jeu avec une classe et une retenue remarquable. Le reste du Cast secondaire s'en sort aussi admirablement, j'ai rarement vu ça dans une série, si ce n'est dans GoT.
On a donc affaire à une série horreur/fantastique, dotée d'une histoire certes classique et parfois mise à mal par des révélations un peu maladroites, mais qui se dévore d'un coup et qui nous emmène dans son univers singulier. Les personnages sont uber classe et s'épaississent au fil des épisode, et ont fini la saison avec une seule hâte : Découvrir la saison 2.
Excellente découverte.
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