Incontestablement, Penny Dreadful est un conte fantastique rock'n roll, baudelairien, digne de l'univers de Lovecraft tant ses personnages sont rongés par un spleen malsain.
La qualité d'une série réside en partie dans son pouvoir à se pencher durablement, tel l'oeil divin, sur un petit monde peuplé d'intentions et d'actions à venir. En ce sens, un background qualitatif détient en son sein une réponse possible à l'attention que l'on portera à cet univers. Ici, et cela m'a coûté maintes discussions avec mes congénères sériephiles, les personnages sont centraux. Et c'est ce qu'il faut en retenir, un leitmotiv, une parole que l'on prononce pour permettre à toutes ses autres frustrations de ne pas gâcher l'ensemble de l'oeuvre. Je prends en compte au final, ces manques, mais plutôt que d'en faire la tendance, je préfère me tourner vers ce qui a retenu mon énergie de spectateur, cette équipe de diables malheureux et ce fichu décorum.
Peut-on déduire quelque chose de la personne quand on est sensible à tant de poésie ? Je prends le partie d'assumer cette affinité à ce théâtre victorien étouffé du romantisme si bien ficellé au corps du XIX ème.
Londres n'était-ce pas le lieu idéal pour épancher tant de mots savants et salvateurs ? Eva chic français et chien londonien pas le choix évident pour servir un récit aussi esthétique et glauquissime à la fois ? La magie et son bestiaire autant d'hyperboles aux mystères de notre propre nature ? Comme si la réponse spirituelle était un soulagement, un exutoire à nos maux ? Ou le révélateur de nos humeurs vicieuses et perverses ?
Penny Dreadful, tu n'es pas une perfection, mais tu m'as sublimé. Je garde près de moi et je chérirai certains épisodes de flash back comme cette sorcière damnée et pourtant si humaine, certaines scènes comme ce sang coulant à flot sur ces mondains inconscient de la douleur du monde; ou juste ton regard, ma chère Eva, tantôt prêt à charmer quiconque le croiserait, tantôt imbibée de ces démoniaques pulsions sexuelles et meurtrières.