« Je sais ce que vous avez fait » un corbeau rompt le paisible quotidien des cinq destinataires : David Sowerbutts (Steve Pemberton) jeune homme demeuré, obsédé par les tueurs en série, il habite avec sa mère Maureen (Reece Shearsmith); Robert Greenspan (Jason Tompkins) nain acteur de théâtre après une courte expérience dans le porno joue de ses talents de télékinésiste; Joy Aston (Dawn French) sage-femme sadique confond un poupon avec son propre fils; Oscar Lomax (Steve Pemberton) milliardaire aveugle et collectionneur de peluches; Mr Jelly (Reece Shearsmith) clown pathétique et misanthrope depuis la perte de sa main droite. La peur s’installe et les évènements tragiques s’enchaînent. Viendront se greffer à leur quête de vérité : Hattie (Steve Pemberton) maquilleuse extravertie et célibataire, Mr Jolly (Adrian Scarborough) ancien chirurgien devenu un clown populaire, Jeremy Goode (Reece Shearsmith) bibliothécaire névrosé hanté par les visions du « chanteur silencieux », Peter Bishop (Jason Watkins) un nostalgique propriétaire d’une boutique de jouets anciens, Grace Andrews (Imelda Staunton) chef autoritaire d’une organisation puissante et mystérieuse et Finney un détective aux méthodes expéditives.
Sept ans après s’être séparés de Mark Gatiss et Jeremy Dyson (The League of Gentlemen) Steve Pemberton et Reece Shearsmith composent pour la BBC une série où se mêle autant leurs délires que leurs influences. Absurde, sombre, violent ou pathétique ils enchaînent les registres pour un scénario aux apparences foutraques. Psychoville est riche en rebondissement. Vous comprendrez pourquoi et comment, vous découvrirez le passé des protagonistes emprunt d’un soupçon de folie et de surnaturel propre aux créateurs. Loin d’être accessible l’humour rebutera les amateurs de gags « grands publics ». Certains trouveront déplacés d’entendre une grand-mère parler de sextoys. Surtout Psychoville est une série dont il faut voir les événements moins comme les chaînons d’une histoire que des scènes à savourer individuellement. Le but n’est pas d’offrir au téléspectateur un récit solide mais une parenthèse folle. Ils n’ont pas les moyens de créer une explosion réaliste, et alors ?! On parvient tout de même à s’imprégner de cette atmosphère surréaliste.
Créateurs, scénaristes et acteurs Steve Pemberton et Reece Shearsmith réalisent une performance à l’image de leur dernière création Inside no9. Psychoville est taillé à la mesure de leurs talents. Reece Shearsmith y est bluffant sous les traits de la mère Sowerbutts soutenant sans vulgarité le caractère quasi incestueux de ce duo mère/fils. Steve Pemberton se glisse si naturellement dans la peau d’Hattie sans virer à la caricature. L’épisode 4 de la 1ère saison est un test réussi pour notre duo avec un épisode de 30 minutes tourné en seulement deux prises qui ont l’allure d’un seul plan séquence dont le numéro de conclusion est désormais culte. La distribution des second rôles endosse parfaitement ces personnages hors normes, en tête Dawn French ou le trop rare Jason Watkins.
Si le show s’est malheureusement arrêté après deux saisons il reste des traces de la promo web. Vous vous régalerez de faux sites et vidéos, dont ceux de mr jelly et David Sowerbutts. Donner carte blanche à ces deux grands enfants aux esprits tordus est assez rare pour en pas en profiter ! Reece Shearsmith et Steve Pemberton s’amusent et ça se voit !
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