On ne vit que trois fois !

Cette critique contient des Spoilers. Vous êtes prévenus.

Voila Re Hamatora c'est fini !

Ça fait deux semaine ?

C'est vrai je ne suis pas vraiment dans les temps mais bon l'important est que j'ai réussi à le voir d'une traite.

Mais trêve de mondanité, entrons dans le vif du sujet :

Après avoir fait il y a six mois la critique de la première saison de Hamatora je me sentais investi de la mission céleste de remettre le couvert avec cette seconde saison que j'attendais avec impatience.

Alors posons donc l'habituelle question : Que vaut Re Hamatora ?

Après une fin de saison un à la fois frustrante et excitante et surtout après avoir vu le trailer j'avais bon espoir que cette nouvelle saison soit tout aussi bonne voire même meilleure que la première ! Le trailer nous présentait un Hamatora dévasté par la tristesse causée par la perte de Nice dans une ambiance bien plus sombre.

Mais toutes ces suppositions sont balayées dès le premier épisode nous montrant notre ami Nice frais comme un gardon. Quand j'ai vu cela j'étais à la fois surpris, heureux et déçu. Heureux de revoir Nice mais déçu de voir toute les possibilités scénaristiques balayées d'un revers de la main par ce retour en force. On apprend que tous les membres de Hamatora faisaient semblant d'être attristé par la disparition de Nice et l'avaient consigné dans un hôpital pour lui éviter d'attirer l'attention de Art qui en voulait à sa vie. Après m'être remis de la destruction à grands coups de machette du twist qui m'avait pris plusieurs heure de mon précieux temps en réflexions, les enquêtes reprennent leur cours.

On retrouve alors un schéma d'épisodes assez semblable à la première saison à la différence que Art à la place de Moral sera bien plus présent et actif que ce dernier qui avait attendu la fin de la saison pour réellement sortir de l'ombre.

A tout ce beau monde viendra s'ajouter une bande de marginaux se faisant appeler les Freemum qui victime de discrimination, revendiquent leur liberté dans un système qui les oppresse.

Un air de déjà vu ? C'est normal.

Il faut bien avouer que ce traitement de la discrimination et de la ségrégation n'est pas sans rappeler la première saison. Alors serait-ce ça Re Hamatora ? On reprend les mêmes et on refait la même chose ? Le studio Naz se serait-il inspiré du mode de fonctionnement d'Activision ? Mais bien heureusement la réponse est non. Certes les thèmes abordés restent plus ou moins les mêmes mais leur traitement est sensiblement différent. Car cette fois notre porteur de misère, notre messie n'est autre que Art !

Alors que Moral souhaiter mettre les gens normaux face à leur propre faiblesse vis à vis des possesseurs de minimum et pousser ces derniers à la révolte
Art ne se sert de ces arguments que comme prétexte afin d'obtenir l'aide des Freemum et atteindre son but principal :
faire de ce monde un monde plus égal en faisant disparaître le caractère autodestructeur des humains qu'il voit transparaître à travers les minimum et qui ont coûté la vie à son frère. Dans un monde ou la course au pouvoir et monnaie courante, ou tout le monde veut sa part du gâteau les minimum faisant transparaître l'ego surdimensionné qui sommeille en chaque humain est pour Art la cause du mal à éradiquer. Bien évidemment un clash aura lieu entre Nice et Art qui feront se confronter leurs idéaux.

Nice finira tout de même à faire comprendre à Art que ce nouveau monde aseptiser qu'il désire tant n'est pas la solution et que comme beaucoup des caractéristiques définissant l'être humain l'ego peut être à double tranchant, aussi bien pour le meilleur que pour le pire et qu'il faut vivre avec. La nouvelle que le minimum de son frère lui a finalement sauvé la vie se chargera de détruire ce qui restait de la motivation de Art.

Bien jolie conclusion n'est-ce pas ? Non ?
Ouai t'a raison Francis vive la mort et la destruction !

Bon pas besoin de vous faire un dessin vous l'aurez compris le scénario est vraiment bon dans l'ensemble. Avant d'en finir avec le scénario j'aimerais rapidement faire le point sur certaines incohérences ou paresse d'écritures assez évidentes qui tarissent un peu ce belle ensemble :

1. Comment Nice a-t-il pu survivre au coup de couteau porter par Art lors du dernier épisode et encore mieux s'en remettre aussi vite ? Il dit lui-même que la blessure s'est refermé. Comment s’il te plaît ? Il y avait clairement personne pour l'aider aux alentours tout le monde étant déstabilisé par le minimum d'Hajime. Alors comment ?




2. Le sauvetage de Skill qui si vous voulait mon avis (ça tombe bien je suis la pour le donner) ressemble à un bon gros Deus Ex Machina. Alors on essaye de faire passer la pilule en nous disant qu'il vivait depuis tout ce temps dans le coeur de Nice et que l'espoir aurait activé son minimum. Mouai, j'ai envie de dire MOUAI. Un bon gros MOUAI.




3. La non-mort de Art à la toute fin. Alors la je dois avouer que je ne comprends vraiment pas. Pourquoi ? Per què ? Why ? Quid ? Warum ? Hvorfor ? Waa maxay sababta ??? Je ne vois vraiment pas l’intérêt : pour montrer qu'il s'est repentie, pour que tout finisse bien dans le meilleur des mondes ? Et surtout on voit clairement qu'il se suicide, il se laisse tomber d'un des plus hauts buildings de la ville et se débarrasse de son minimum avant. Alors non d'un beaver comment peut-il être encore en vie ? La seule solution serait qu'il se le soit réinjecté en vol ce qui me paraît très tiré par les cheveux.

Enfin bref ces défauts ne gâchent pas l'anime mais m’ont quand même laissé perplexe par moments. Le scénario reste bien construit on voit à travers plusieurs flashback (coucou Moral) qu'il avait était bien pensé à l'avance. Certaines très bonnes idées comme l'épisode Avent qui introduit Art sous la forme d'un messie, du christ après sa renaissance la mise en scène étant lourde de symbolisme.

C'est bon j'ai enfin fini de parler du scénario. Je vois sur ton visage creux et fatigué que tu as trouvé ça long. Oui je suis d'accord mais bon j'y peux rien il y avait beaucoup à dire pour le coup.

Pour la peine je vais tâcher de me dépêcher pour le reste :

L'ost est vraiment bonne. Makoto Yoshimori qui est aux commandes avait déjà travaillé sur Baccano, Durarara et sur la première saison. Il reprend d'ailleurs certains thèmes de cette dernière et ses nouvelles compositions sont vraiment très sympas. L'opening est également sympathique bien supérieur à celui de la première saison de mon point de vue.

Les personnages sont toujours aussi sympas mais n'évoluent pas énormément par rapport à la première saison. Leur relation un peu plus notamment le duo Nice Murasaki. Certains personnages sont plus mis en avant que dans la première saison c'est le cas de Hajime. La bande des Freemum est sympathique mais sans plus excepté leur chef qui est un peu plus intéressant. Quant au cauchemar elle n'a pas de réelle utilité si ce n'est de rendre réalisable les plans de Art. Elle aurait pu être plus intéressante mais elle n'est pas vraiment développée.

Esthétiquement j'ai trouvé l'anime beau. Plus d'explosion flashy lors de l'utilisation des minimum mais des transitions bien sympathiques, de belle couleur et une mise en scène qui a son charme. Il y a se petit quelque chose qui nous prouve bien que l'on regarde Hamatora cette identité propre à l'anime et je n'en attendais pas plus de sa part, du bon boulot. Quant à l'animation elle est correcte sans plus, elle fait bien le job rien de bien particulier de ce coté-la. Je voulais terminer avec le chara design qui est celui de Yuki Kodama qui dessine notamment Blood Lad dont j'adore tout particulièrement le style. Il arrive très bien à donner un style visuel fort qui fait que tous les personnages même les secondaires n'ont l'air ni banals ni inutiles.

Critique un peu longue je le concède mais il y avait vraiment beaucoup de choses à dire sur ce Re Hamatora, vraiment un très bon anime. A défaut de dépasser la première saison il a réussi à l’égaler ce qui est déjà une très bonne chose vu la qualité de cette dernière. Il l'a même dépassée sur certains points. Et puis après tout il a réussi le défi de faire revivre trois fois son personnage principal dans une seule saga ce n'est pas rien quand même. James Bond peut aller se rhabiller !