Red Dwarf, c’est un peu comme si tu embarquais pour un voyage intergalactique en espérant découvrir des merveilles technologiques et des civilisations alien sophistiquées, mais que tu te retrouvais coincé avec l’équipage le plus déjanté de l’univers à bord d’un vaisseau spatial qui semble tenu par du ruban adhésif et une dose d’humour british corrosif. Entre science-fiction cheap assumée et comédie loufoque, la série ne ressemble à rien d’autre, et c’est justement ce qui la rend unique. On n’est pas là pour des batailles spatiales épiques, mais pour des dialogues hilarants et des situations absurdes dans un cadre où même la gravité semble parfois être en congé.
Tout commence avec Dave Lister, sans doute le héros de science-fiction le plus improbable de tous les temps. Imagine un type tellement paresseux qu’il préfère manger du curry périmé et traîner en peignoir plutôt que de sauver la galaxie. Lister est littéralement le dernier humain vivant, perdu dans l’immensité de l’espace après que tout l’équipage du Red Dwarf ait été accidentellement vaporisé. Pour lui tenir compagnie : un hologramme insupportable de son ancien collègue et colocataire, Arnold Rimmer, un mec aussi incompétent qu’arrogant ; un chat humanoïde obsédé par la mode, descendant de son propre animal de compagnie ; et Kryten, un androïde souffrant d’un complexe de serviteur si sévère qu’il ferait passer C-3PO pour un rebelle anarchiste.
C’est cet équipage délirant qui donne tout son sel à Red Dwarf. Chaque personnage est un archétype revisité de manière absurde. Lister est l’anti-héros par excellence, préférant boire de la bière et glander plutôt que de se prendre pour un sauveur de l’humanité. Rimmer, quant à lui, est un égoïste pathétique dont la principale obsession est d’obtenir un respect qu’il n’a jamais mérité. Kryten, avec ses dilemmes moraux de robot, est à la fois la conscience du groupe et une source de gags incessante. Et Cat, eh bien… c’est Cat, un être aussi narcissique qu’élégant, qui passe plus de temps à s’admirer qu’à réfléchir. Ensemble, ils forment l’équipage le plus dysfonctionnel et le plus hilarant de toute l’histoire de la science-fiction.
La force de Red Dwarf, c’est son humour absurde à la sauce britannique, qui n’a pas peur de frapper fort là où on ne l’attend pas. La série se moque allègrement des conventions de la science-fiction, retournant les clichés du genre avec une ironie délicieuse. Le vaisseau spatial Red Dwarf n’est pas un modèle de perfection high-tech, c’est une épave géante qui fait tout sauf inspirer la confiance. Les scénarios de chaque épisode partent souvent de situations ridicules qui tournent rapidement au chaos total, avec des punchlines cinglantes et des quiproquos absurdes. On pourrait croire que l’espace est le lieu où l’on peut tout explorer, mais ici, c’est surtout un prétexte pour que des incompétents se disputent sur des futilités pendant que l’univers autour d’eux sombre dans le délire.
Et malgré le budget modeste et les effets spéciaux parfois kitsch – qui, avouons-le, sont un des charmes de la série – Red Dwarf parvient à explorer des idées de science-fiction étonnamment profondes, mais toujours avec un sourire en coin. Des concepts comme les réalités alternatives, le voyage dans le temps, les clones, les intelligences artificielles et les virus informatiques sont abordés… mais toujours avec cette touche de non-sens qui te rappelle que l’objectif premier est de te faire rire, pas de te donner mal au cerveau. La série te balance des idées brillantes, puis te fait exploser de rire avec des répliques d’un Lister qui se demande comment cuire un poulet congelé dans un réacteur nucléaire.
Les dialogues sont sans doute l’un des points forts de la série. Chaque réplique est ciselée avec un humour qui oscille entre l’absurde, le sarcastique, et le slapstick, mais toujours avec ce flegme britannique qui transforme même les situations les plus ridicules en or comique. Les interactions entre Lister et Rimmer, qui se détestent ouvertement, sont un festival de joutes verbales acerbes, tandis que Kryten, toujours trop poli, essaie de maintenir une certaine logique dans un monde qui semble avoir abandonné toute raison.
Et malgré tout ce bazar, Red Dwarf parvient à développer ses personnages avec une étonnante profondeur émotionnelle. Lister, sous ses airs de fainéant jovial, est un homme solitaire et mélancolique qui rêve de retrouver la Terre. Rimmer, bien qu’exaspérant, est un personnage tragique dont l’insécurité et les complexes d’infériorité cachent un besoin désespéré d’affection. Même Cat, le roi de la superficialité, a ses moments de pure tendresse… entre deux séances d’admiration devant le miroir.
En résumé, Red Dwarf est une série qui réussit l’impossible : transformer l’ennui de l’espace en une comédie intergalactique aussi hilarante que touchante. C’est un space opera où les héros sont des anti-héros, où le vaisseau est une poubelle volante, et où l’absurde règne en maître. Si tu cherches une série qui mélange science-fiction et comédie sans jamais se prendre au sérieux, tout en offrant des moments de pure génialité, Red Dwarf est une véritable perle cosmique.