Et au cas le titre n'est pas assez subjectif, oui, cette critique va contenir du spoil (mais pas trop non plus, juste par respect pour ceux qui n'en sont pas encore arrivés jusque là), oui, cette critique va contenir de la mauvaise foi, parce qu'il en faut bien à certains moments, bref, c'est parti.
Dans la catégorie "je vais me faire allumer parce que je suis une preuve de plus qu'il faut parfois savoir prendre son temps pour réussir certaines choses, quitte à frustrer certaines personnes avides de vitesse", je vous présente Akame Ga Kill, aka la série qui est partie sous de bons auspices pour ensuite se crasher dans les 5 derniers épisodes.
Concernant le départ, les classiques ne font jamais de faute de goût, et Akame Ga Kill a son démarrage classique de shônen, à savoir le héros qui part sur la route à l'aventure avec ses amis pour une noble cause, et qui s'en prend forcément plein la gueule pendant le premier épisode, pour mieux introduire le vrai groupe de l'histoire. Et pour bien mettre l'ambiance, rien de tel que d'instaurer un compte à rebours omniprésent sur la tête de tous les personnages : le groupe du héros, qui est en fait une escouade de 10 assassins connu sous le nom de Night Raid, est recherché dans la totalité du monde connu, et au fil des épisodes, le groupe se fait de plus en plus laminer au fur et à mesure qu'il s'approche de son objectif final, à savoir la chute de l'Empire envahi par la corruption. Et jusqu'au fatidique épisode 20, on a la chance d'avoir un anime qui respecte la trame de l'oeuvre dont il est issu tout en essayant de développer autant que possible les personnalités des personnages, quand bien même ils se font éliminer l'épisode suivant ...
C'est là que je vais devoir démarrer ma partie "mauvaise foi", à savoir que l'épisode 20 a le malheur d'être l'épisode au bout duquel l'anime a fini par rattraper le manga papier, et pour bien assaisonner le tout, rajoutez à ça le fait que le studio devait terminer la série à l'épisode 24 ... C'est là que j'ai presque envie de pardonner ce final ; après tout, allonger la série alors qu'elle atteignait le final, tout en créer une seconde saison remplie de fillers, ce n'était effectivement pas un bon plan, je vous l'accorde ...
Mais en fait, rien à battre de tout ça ... Pour résumer la sensation que vous avez en regardant le final, ou du moins celle que j'ai eu, elle se résume à un message envoyé par les producteurs aux fans se résumant à "Bon, on plie tout et on finit ça en quatrième vitesse, faites comme vous n'avez rien vu, merci." Parce que oui, quand on s'embête à créer une ambiance pendant 19 épisodes où l'on tente de donner un sens aux personnages, où l'on essaie de dire au spectateur que la mort n'est pas un jeu en essayant des interrogatoires, où l'on essaie de dramatiser au maximum chacune des morts ... pour se débarrasser au final de tout dans une succession de séquences absurdes, genre "je me balade pendant toute une journée avec une dizaine de balles m'ayant pulvérisé plusieurs organes vitaux, mais je suis encore en vie, alors je vais juste dire au revoir à tout le monde avec le sourire et mourir dans une ruelle abandonnée comme une conne" (oui, ceci est un gros spoil et non, ceci n'est pas une blague).
Je ne vais pas m'épancher particulièrement sur les graphismes et la bande-son, vu que certaines pistes et séquences peuvent de fait valoir le détour ...
Pour conclure tout ceci, faisons simple : le monde de l'animation japonaise est sensé avoir tout pour réussir : des compositeurs dans la majorité conséquents, des ordinateurs pour accélérer à vitesse grand V le traitement des images et séquences, ce qui rend l'animation bien plus fluide et facile à créer qu'il y a quelques années, et une industrie de mangas papier et de scénarii qui ne tombe pratiquement jamais en panne, bref, tout pour que la forme soit impeccable. Alors, comment c'est possible de se foirer à ce point, si ce n'est à cause d'un manque visible de temps qu'on ne sait plus prendre ?