Plein les yeux !
The Talented Mr Ripley de Patricia Highsmith, l’un des chefs d’œuvre du roman noir, a déjà été adapté deux fois au cinéma, dans deux films remarquables : Plein Soleil (1960) de René Clément fut l’un...
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le 17 avr. 2024
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Nouvelle adaptation du roman de Patriçia Highsmith après Plein Soleil et le Talentueux Mr Ripley par Steven Zaillian qui a entre autre écrit Schindler, Moneyball, Gangs of New York, American Gangster, Irishman. Il signe aussi la réalisation.
Cette version en 8 épisodes possède le rythme d’un roman et prends son temps pour s’attardé sur chaque détail, aussi infime soit-il. Chaque personnage a son point de vue et beneficie d’une grande attention. Ce qui paraît trivial devient important plus tard et vice-versa.
Dans cette histoire d’un arnaqueur New-Yorkais au bout du rouleau qui est enlisté par un couple fortuné pour retrouver leur fils en Italie et le convaincre de rentrer, le noir et blanc installe immédiatement une ambiance de film noir et apporte un sens de la destinée ou le hasard n’a pas de place. Tout est inéluctable et se qui doit arriver arrivera.
Le casting est excellent à commencer par Andrew Scott dans le rôle-titre qui s’approprie un personnage joué précédemment par Alain Delon et Matt Damon. Scott ne possède ni le charme véneneux ou la candeur de ses predécésseurs mais étant plus âgé, il rends Ripley encore plus dangereux et desespéré. On sent que chaque décision peut le faire basculer et tout est calculé. Derrière la serénité se cache un sociopathe implacable et au fil des épisodes, on se surprend a anticiper ses mouvements et à penser comme lui faisant de nous des témoins complice de cet anti-héros. Le reste du casting est impeccable et c’est un plaisir de retrouver Dakota Fanning dans un rôle très différent de ce a quoi elle nous a habitué.
Je reviens sur le noir et blanc qui sublime l’environnement. New-York devient un purgatoire et l’Italie un paradis perdu ou la douceur de vivre est le seul maïtre-mot. Si la lenteur du récit peut rebuter, on ne peut qu’être absorbé par la beauté des images qui renvoient aux grandes heures du cinéma Italien.
A mesure que l’on avance, l’étau se resserre et on devient ambivalent quand a la finalité. Veut-on vraiment que justice soit faite ou que Ripley continue son voyage en quête d’identité?
On est vraiment face à une exception dans le paysage du streaming ou un auteur a eu carte blanche, des moyens colossaux (170 jours de tournage entre NY et l’Italie), un casting parfait ou chaque talent a été choisi pour ce qu’il ou elle pouvait apporter au récit et non leur star power. Tout ça pour redonner vie à un classique et lui offrir le plus bel écrin qui soit.
Créée
le 21 août 2024
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