Ah, ça ! Pour être romantique, c'est romantique. Sur un point de départ rappelant celui de « Quelque part dans le temps », Hervé Hadmar nous plonge dans le Biarritz des années 50 pour une « grande » histoire d'amour (surtout d'un côté, pendant un moment) avec passion, larmes, rancœur, amitiés, rivalités... Le tout porté par une reconstitution plutôt soignée, à l'image d'une esthétique parfois légèrement publicitaire, mais relativement réussie. Pierre Deladonchamps y est impeccable, incarnant avec beaucoup de sensibilité ce héros très romantique malgré lui, pas mal entouré notamment par Simon Abkarian et Barbara Schulz. Joli générique, l'occasion de (re)découvrir la très belle version de « Bewitched » par Helen Merrill.
On est en droit d'être plus dubitatif concernant la passion qui le dévore pour Olga Kurylenko, très jolie femme, indéniablement, mais dont l'écriture du rôle peut parfois poser problème. Au-delà de ça, y avait-il vraiment besoin de six épisodes pour raconter cette histoire ? Vu le remplissage presque fréquent à travers les scènes de boite de nuit (mais pas que), on est en droit de se poser la question, l'intrigue avançant parfois vraiment très lentement. Une fois découvert le secret (pas inintéressant) d'Alice, il y a un vrai manque de consistance, non sans quelques bonnes idées, mais souffrant d'un « antagoniste » pas toujours cohérent dans son attitude, et donc d'un manque de densité regrettable pour une histoire d'amour qui se voudrait dévorante.
Surtout, alors que le « retour dans le présent » était jusqu'alors plutôt réussi, le dénouement confirme l'incapacité d'Hadmar à offrir des fins correctes, celle-ci étant sans doute la plus grotesque qu'il ait proposé. Je ne suis pourtant pas du tout contre les « happy end » et une forte dose de romantisme, mais là... ça n'a juste aucun sens. Diminuant encore un peu le crédit d'une série que j'avais pourtant envie de défendre, d'aimer, les incursions dans le fantastique et surtout le voyage dans le temps en France étant plus que rares. Honorable, donc. Encore fallait-il se donner les moyens (et le talent) de vraiment réussir ce qui était un beau projet.