Téléfilm fleuve (trois parties durant quand même 245 minutes au total!), « Rose Red » est un nouveau bel exemple d'œuvre supervisée à tout point de vue par Stephen King, pour un résultat plutôt mitigé. Si je n'irais pas jusqu'à dire comme l'un de mes anciens professeurs que le grand Stephen ne connaît rien au cinéma, il est incontestable que sa présence au scénario est rarement bénéfique pour les œuvres concernées. Alors effectivement, j'imagine qu'une durée de quatre heures permet de mieux rentrer dans les détails, sans oublier des personnages avec une réelle consistance. Cela dit, une partie entière pour seulement arriver dans la maison hantée, c'est un peu long. De plus, si le scénario se tient plutôt bien pendant les deux tiers, les failles deviennent béantes lors des dernières 90 minutes, tandis que les effets grand-guignolesques ne manquent pas. Le résultat est toutefois rarement ennuyeux, et si tout cela n'est pas très subtil, à l'image d'une voix-off peu convaincante, cela est plutôt efficace, quelques frissons nous traversant le corps à plusieurs reprises.
Enfin, il est agréable de voir ici des gens simplement discuter, échanger, sans pour autant que le rythme ne s'en ressente. Interprétation honnête, dont ressortent toutefois Nancy Travis, Matt Ross, Julian Sands, Emily Deschanel et la jeune Kimberly J. Brown. Bref, « Rose Red » a beau ressembler à la grande majorité du travail de Stephen King pour la télévision, elle n'en est pas moins divertissante et relativement développée : pas de quoi sauter au plafond donc, mais suffisant pour se divertir le temps d'une (longue) soirée. C'est déjà ça.