Quel plaisir ! L'équipe derrière cette adaptation de la licence Scott Pilgrim, devenue culte depuis le film d'Edgar Wright en 2010, a eu la bonne idée de faire deux choses bienvenues.
D'abord, respecter l'œuvre originale, la fanbase de la BD, celle du film, et enfin son propre public. Malgré quelques longueurs au fil de l'enquête de Ramona, on sent tout l'amour des auteurs pour l'œuvre originale, et toute l'ambition qu'ils ont mis derrière l'idée de re-re-re-faire quelque chose avec ces personnages et cet univers. L'ambiance est respectée, on ne perd pas de temps à nous raconter des choses que les fans savent déjà, et on avance dans cette nouvelle histoire sans rusher et brusquer les spectateurs qui n'auraient jamais vu (shame on you cependant) les productions précédentes. Le retour des acteurs du film pour interpréter les voix de leurs personnages n'est pas juste un gros clin d'œil : chacun donne véritablement du sien, et c'est beau de voir Chris Evans et Brie Larson continuer à s'impliquer avec autant d'ardeur et de passion pour une histoire à laquelle ils ont participé il y a 13 ans, avant que leurs carrières ne deviennent celles qu'elles sont aujourd'hui.
Ensuite, s'affranchir de l'œuvre originale, et par certains aspects la sublimer. D'abord à l'écran : l'animation est belle, l'esthétique léchée, reprenant avec efficacité le style de la BD, se permettant d'aller plus loin dans ses ambitions visuelles et ses partis pris fictionnels. Le format n'est pas là pour rien : les combats sont parfaitement animés, parfois carrément impressionnants. Et évidemment - no spoil - le risque pris de bazarder le scénario original pour faire quelque chose de neuf, de plaisant, qui, au-delà de creuser le point de vue de Ramona, se permet des réflexions sur l'identité, l'émancipation, l'amour, le pardon (de soi et des autres), et la vie.
Une adaptation réussie et audacieuse, qui devrait plaire à tous les fans de l'original, comme aux néophytes qui voudraient découvrir ce joyeux univers.