"Good evening, idiots !" ... ça commence bien vous allez me dire ... voilà qu'à peine cette critique commencée, je vous insulte déjà ! Pourtant, il n'y a pas de quoi être offensé. C'est de "Scream Queens" dont on parle. Une série bien remplie de punchlines choquantes, très loin du politiquement correct.
L'idée de cette série est de suivre les mêmes personnages dans toutes les saisons mais dans des contextes différents. Chaque saison est ainsi sensée disposer de son propre univers. Un univers de films d'horreur mais avec l'humour en plus.
Critique de la saison 1 - The Red Devil Killer
En 2014, l'actrice Emma Roberts, nièce de Julia Roberts, reçoit un appel de la part de Ryan Murphy : en simplifiant les choses, il lui dit "je ne te garde pas pour "American Horror Story" mais j'ai un autre show à te proposer. Tu vas faire "Scream Queens" avec la Reine du hurlement en personne ... Jamie Lee Curtis". L'actrice est bien évidemment emballée, comment ne pas l'être ?
Le concept de la saison 1 est de suivre durant 13 épisodes un tueur, le tueur du Diable Rouge, a.k.a The Red Devil Killer en version originale. Ce dernier sévit sur le campus de la Wallace University. Dirigée d'une main de fer par la divine Doyenne Cathy Munsch (Jamie Lee Curtis), l'Université fait rapidement la Une des journaux. Pas de quoi faire plaisir à Cathy, ennuyée pour sa réputation.
A propos de réputation, une pour qui cela compte plus que tout c'est Chanel Oberlin (Emma Roberts). Super sexy et super riche comme elle le dit tout le temps, la mauvaise publicité faite par les meurtres pourrait l'empêcher de devenir la plus grande reporter des USA. Mais qui est le tueur et pourquoi sévit-il ?
Si le doute n'est levé que dans le tout dernier épisode, des pistes sont astucieusement dispersées dans chaque épisode. Dès le premier on peut d'ailleurs se douter que cette saison 1 sera liée à des événements s'étant déroulés en 1995. Je n'en dis pas plus ...
Mais finalement, que vaut vraiment cette saison 1 ? Est-ce si mitigé, comme les critiques le prétendent ? Je dis NON. Cela vaut le coup d’œil ... mais ce n'est pas pour tout le monde.
"Scream Queens" c'est avant tout un univers. Un univers grinçant, dans lequel la pitié et la bien-pensance n'existent pas. Le personnage de Chanel Oberlin apparaît alors comme parfaitement dans son élément. Elle est égocentrique, idiote, malfaisante, sarcastique, perverse, folle et terriblement sexy et riche ! Le genre de personnage que le grand public n'apprécie en général pas beaucoup ... voilà pourquoi en série ça passe beaucoup mieux. Et qu'en est-il alors des autres personnages ?
Il faudrait peut-être que je précise que cette saison 1 se passe majoritairement au sein d'une sororité : la Kappa Kappa Tau. Sororité prise pour cible par le tueur. Chanel en est la Présidente. Elle est secondée par d'autre belles jeunes filles (qui se détestent entre elles) : ses Chanels. Eh oui car Chanel Oberlin déteste les gens ! Elle ne se préoccupe même pas de connaître les noms de ses comparses. On retrouve alors Chanel n°3 (Billie Lourd) et Chanel n°5 (Abigail Breslin), deux jeunes filles assez dérangées, il faut l'avouer. Mais ça n'est pas fini ...
La saison 1 démarre avec l'arrivée de Grace (Skyler Samuels) sur le campus. Décidée à connaître l'Université où sa mère disparue avait été étudiante, elle s'inscrit notamment à la Kappa Kappa Tau. Mais pas vraiment super sexy ni super riche, elle est d'emblée détestée par Chanel et les Chanels. Pour autant, elle se lie d'amitié avec la fameuse Zayday Williams (Keke Palmer) ... je dis fameuse parce qu'une certaine Denise Hemphill (Niecy Nash) en a vraiment après elle !
Durant cette saison 1, on suit donc ces personnages pris pour cible par un mystérieux tueur. Si le pilot m'avait quelque peu déçu, je dois avouer que le reste de la saison évolue d'une très bonne façon, évitant nombreuses répétitions et développant l'intrigue de façon fluide et efficace.
Je me suis pris au jeu et ça a fonctionné. Cette saison est pour moi efficace puisqu'à chaque épisode, un élément nouveau est apporté. De plus, l'humour noir est totalement assumé. Il est d'ailleurs renforcé par de nombreuses références à des films cultes ainsi qu'à la culture populaire. Le tueur du Diable Rouge n'est pas sans rappeler, dans le concept, le tueur des films "Scream". On a également des références à d'autres films, on peut citer par exemple "Souviens-toi l'été dernier". Une autre bonne trouvaille sont les cache-oreilles de Chanel n°3, un hommage direct à la Princesse Leia. Logique, Billie Lourd joue dans la nouvelle trilogie "Star Wars" ... et puis elle est surtout la fille de Carrie Fisher. Une autre référence qui m'a beaucoup fait rire : Jamie Lee Curtis qui rejoue de façon parodique la scène de la douche de "Psychose". Amusant quand on sait que c'est sa mère Janet Leigh qui interprétait la scène originale dans le film d'Alfred Hitchcock. Et sinon, au niveau des dialogues, pour bien comprendre les références, je crois qu'il faut absolument voir la série en VO. On pourrait passer à côté de certaines pépites ...
Enfin, au niveau de la réalisation, elle est franchement de bonne facture. Tout est pensé dans le moindre détail, et je ne pense pas uniquement aux décors, accessoires et costumes qui font de l'ensemble une vitrine de magasin de luxe permettant aux personnages d'être contemplés. Je pense aussi à la façon de filmer ou à certaines scènes qui rendent l'ensemble dynamique et souvent hilarant.
Note saison 1 : 8/10
Critique de la saison 2 - The Green Meanie
Scream Queens. Nouvelle saison. Nouveau lieu. Nouveaux personnages. Nouvelle intrigue.
Quelques mois après la fin de la saison 1, nous retrouvons nos Chanels, prêtes pour une nouvelle aventure. Cette fois-ci, exit l'Université et bienvenue à l'hôpital ! En effet, Cathy Munsch étant devenue très riche, elle a décidé d'acheter un hôpital à l'abandon. Son nouveau défi dans la vie est de soigner des maladies incurables, d'où la dénomination de l'hôpital : The C.U.R.E. Institute ! Sans grande surprise, elle décide d'embaucher les Chanels pour faire les infirmières ... Mais qui sont les nouveaux personnages ?
Dites tout d'abord bonjour au ténébreux Dr. Holt (John Stamos), rebaptisé en Dr. HOT. On peut décrire cet être comme le meilleur chirurgien de sa génération. Comme l'un des plus vantards aussi ... Sa particularité ? Il a une main greffée.
L'équipe se dote également du bien bâti Dr. Cassidy Cascade (Taylor Lautner), un jeune médecin d'apparence très calme.
L'hôpital est également supervisé par la diabolique Ingrid Hoffel (Kirstie Alley), que Chanel Oberlin n'a pas tardé à renommer en Miss Awful !
Le changement de lieu était voulu dès la création de la série, qui, je vous le rappelle, se veut comme une anthologie. Il n'en reste que certaines constantes ont été conservées, comme le fil rouge, à savoir que les personnages sont de nouveau pourchassés par un tueur en série. Et comme dans la première saison, les meurtres sont liés à des événements s'étant déroulés bien des années auparavant.
Alors que vaut cette saison 2 ? Est-ce meilleur ou moins bien que la saison 1 ?
Pour faire simple, je dirais que j'ai davantage apprécié la saison 1 ... je l'avais trouvée plus marrante, plus poussée au niveau de l'humour noir, et plus surprenante sans doute. En effet, l'effet de surprise s'est un peu estompé avec cette saison 2. Disons que l'on sait à quoi s'en tenir. Pour autant, la plupart du temps, les scènes étaient quand même hilarantes.
Hilarantes grâce, toujours, aux nombreuses références au cinéma et à la culture populaire. Il faut alors se rappeler le début de saison avec un épisode tout entier rendant hommage au film culte "Le Silence des agneaux" de Jonathan Demme et son personnage culte Hannibal Lecter. On peut aussi retrouver dans cette saison 2 des références plus légères, comme un clin d’œil à la saga pour ados "Twilight". Rien de surprenant donc puisque Taylor Lautner est de la partie ... et puis les passages les plus drôles sont sans doute ceux avec Denise et son adoration pour la série "Quantico" !
Une amélioration par rapport à la saison 1 est, selon moi, le rôle de Cathy qui est plus élaboré. Et c'est une bonne chose car Jamie Lee Curtis est fantastique dans cette série. Sa crinière poivre et sel détonne avec le Hollywood actuel. Madame Curtis prouve qu'on peut être sexy et naturelle même à l'approche des 60 ans. Bravo Jamie !
Au final, la saison 2 est fidèle à l'esprit de la série : re bye bye le politiquement correct et rebonjour les blagues douteuses ! J'ai donc pris plaisir à suivre les nouvelles aventures des Chanels, toujours si bien menées par la belle Emma Roberts. Cependant, comme je l'évoquais plus haut, l'effet de surprise a disparu. On s'attend à certaines répliques ou même à certaines scènes ... mais l'esprit sarcastique est toujours présent !
Note saison 2 : 7/10