Avec une réalisation léchée, une BO sur mesure et mémorable, un scénario captivant, un générique travaillé et un casting de grande qualité, Severance a le potentiel d'être l'une des meilleures séries des dernières années. Mais s'éloigne, à mon goût, de son propos le plus pertinent.
Les premiers épisodes établissent un univers fascinant, qui amène à se poser de nombreuses questions, sur notre rapport au travail, sur son rôle dans notre identité, sur le besoin de compartimenter vie pro et vie perso, etc. Les 2 côtés de la vie des personnages, pro et perso, sont captivants, même si la vie dans cette entreprise mystérieuse, Lumon, est particulièrement intrigante. Et ce mystère autour de l'activité de la société porte notamment la saison.
Ces prémices sont appuyées par un casting attachant qui maitrise à la perfection la "severance", et qu'on a envie de découvrir davantage dans leur vie hors boulot.
Mais au fur et à mesure de la saison, Severance s'éloigne de l'analyse (peut-être moins accrocheuse) sociale et ambiguë de nos rapports au travail, pour proposer une dystopie orwellienne à suspens un peu binaire (la très méchante entreprise vs les pauvres et gentils employés). Captivante certes, mais qui mise principalement sur des cliffhangers et des intrigues de plus en plus complexes, sans révéler grand chose toutefois. Au détriment, parfois de la cohérence du scénario :
pour une entreprise qui surveille et écoute tout à la Big Brother, Lumon loupe beaucoup de choses et fait preuve d'une sécurité assez faible!
Donc, une excellente série, au thème qui plus est, mais sous-exploité à mon gout.