Sharp Objects
7.6
Sharp Objects

Série HBO (2018)

Voir la série

Je me replonge depuis peu dans le catalogue HBO, suivi passionnément un temps avant de m'en éloigner quelques temps. Retour gagnant avec « Chernobyl » et désormais « Sharp Objects », malgré un léger sentiment de déception. Le problème est toujours un peu le même : alors que l'on nous vend une sombre histoire de meurtres, celle-ci est clairement mise de côté la plupart du temps, si bien que l'on comprend vite qu'on ne saura quasiment rien avant le dernier épisode, nous en révélant presque plus


en quelques minutes que durant les six heures précédentes.


C'est assez frustrant, pour ne pas dire légèrement agaçant, même si ce final, qui aurait toutefois gagné en développement et explications, valait la peine d'attendre.


En revanche, tout ce qui tourne autour de cette étude de mœurs, évoquant de façon cinglante secrets, perfidies et relations familiales exécrables donnent beaucoup de volume à une atmosphère déjà pesante, pour ne pas écrire volontiers anxiogène. Il règne constamment une odeur de soufre dans cette petite ville du Missouri que l'on a rapidement l'impression de connaître par cœur, où les sourires, les rares signes d'amitié cachent régulièrement un mépris, un antagonisme remontant souvent à un lointain passé. C'est clairement ce facteur « humain » qui est au cœur de l'œuvre, que ce soit par les différentes relations « unissant » l'héroïne aux habitants de la ville et surtout à sa famille, dont celle, épouvantable, qu'elle entretient avec sa mère, ses seuls vrais moments de complicité étant ceux avec son chef et son épouse.


Bien mis en scène par un Jean-Marc Vallée tout aussi inspiré (si ce n'est plus) que pour « Big Little Lies », doté d'un solide montage et de quelques scènes marquantes


(toute la partie consacrée à la Guerre de Sécession),


la série peut également compter sur ses interprètes : sans être aussi bouleversante que prévu, Amy Adams est excellente et fait, une fois de plus, preuve d'une palette de jeu très variée, face à une Patricia Clarkson impériale et extrêmement subtile, bien entourées, entre autres, par Chris Messina, Eliza Scanlen, Henry Czerny ou Miguel Sandoval. Du beau travail, auquel il aurait « seulement » fallu amener plus de matière à l'aspect policier, beaucoup trop souvent ignoré, au contraire du roman dont il est adapté.

Caine78
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleures séries diffusées sur HBO

Créée

le 23 mai 2020

Critique lue 138 fois

1 j'aime

Caine78

Écrit par

Critique lue 138 fois

1

D'autres avis sur Sharp Objects

Sharp Objects
Cosette-W
3

courir avec des ciseaux

Juste après convoqué un serial killer lorsqu’ils ont la grosse flemme, les scénaristes adorent aussi envoyer leurs petits enquêteurs dans des patelins paumés. Ce doit être le second genre favori de...

le 11 juil. 2018

35 j'aime

36

Sharp Objects
Gandalf13
7

Poisseux

Cette série vaut en premier lieu pour les performances d'acteurs assez fantastiques, Amy Adams et Patricia Clarkson en tête. Cette dernière est glaçante, tour à tour cajoleuse, agaçante, sèchement...

le 28 août 2018

20 j'aime

4

Sharp Objects
Laura_Emilie
8

Critique de Sharp Objects par Laura Emilie

J'ai toujours été férue de lecture mais pendant très longtemps, je n'ai pas lu de thriller. Aucune idée de pourquoi, mais je n'en avais jamais lu. Jusqu'au jour où ma mère, pour ne pas la citer, me...

le 3 sept. 2018

16 j'aime

Du même critique

Enquête sur un scandale d'État
Caine78
2

Enquête sur un scandale cinématographique ?

Thierry de Peretti est un réalisateur doté d'une bonne réputation, notamment grâce à « Une vie violente », particulièrement apprécié à sa sortie. J'y allais donc plutôt confiant, d'autant que le...

le 20 août 2022

32 j'aime

8

Mourir peut attendre
Caine78
4

Attente meurtri(ère)

Cinq ans d'attente, avant que la crise sanitaire prolonge d'une nouvelle année et demie la sortie de ce 25ème opus, accentuant une attente déjà immense due, bien sûr, à la dernière de Daniel Craig...

le 7 nov. 2021

29 j'aime

31

L'Origine du monde
Caine78
3

L'Origine du malaise

Je le sentais bien, pourtant. Même si je n'avais pas aimé « Momo », adapté du même Sébastien Thiéry, cela avait l'air à la fois provocateur et percutant, graveleux et incisif, original et décalé,...

le 25 sept. 2021

25 j'aime