Vous me direz, oui, c’est encore un énième remake d’un des plus connu des détectives… Eh bien non ! Et puis, il n’est plus détective mais, je le cite : “Je suis un détective consultant et le seul au monde, j’ai inventé la fonction […], quand la police est larguée, ce qui est à peu près toujours le cas, elle m’appelle.”.
Dr. Watson y est ancien médecin de guerre ; blessé à la jambe ; presque soumis, enfin du moins au début, mais qui, au fur et à mesure prend du poil de la bête et se laisse même aller à de petits blagues aussi cinglantes que celles de Sherlock ; mais aussi à la vie amoureuse complexe. Nous avons donc des scénettes pseudo-romantiques qui allègent souvent le côté trop psychologique et casse-tête de la série...
Quand à Sherlock, il nous réserve de nombreuses surprises… Il n’est pas juste Sherlock, il est LE Sherlock le plus arrogant, le plus mesquin, il est tout simplement insupportable… Voué d’une intelligence hors du commun qu’il ne cesse de montrer de façon parfois très franche, directe et même blessante, tout en gardant cet humour anglais de dérision totale. On suppose à plusieurs reprises que son attirance amoureuse serait tournée vers le côté masculin (ce qui sert, et fort heureusement, à moderniser encore plus la série), et donne ainsi lieu à de magnifiques quiproquos sur le “couple” Sherlock-Watson. Il s’auto-définit comme “un sociopathe de haut niveau”, ce qui à mon gout représente bien la dualité du personnage : un être à la limite de devenir lui-même un tueur en série, mais adorant les énigmes les plus farfelues.
Les enquêtes, et oui, il y en a toujours, sont extrêmement bien faites. Avec un peu de jujotte, on peut trouver nous même la réponse (certes, pas aussi clairement et avec autant de détails et de précision que le dirait Sherlock, mais c’est toujours trouvable). Elles sont toutes bien ficelées et l’on devine de grandes recherches de la part des deux réalisateurs pour mettre en scène les idées de Sir Arthur Conan Doyle.
Du point de vue visuel, une prédominance de couleurs sombres et des tons saturés, qui me font penser à l’humour noir “so british” est très agréable. J'aime particulièrement le côté un "steampunk" des réalisateurs avec les annotations de partout qui rajoute une touche de modernité et aiguille dans les enquêtes.
Le thème musical, quand à lui (qui a déjà été entendu dans les deux films sur Sherlock Holmes) a été remasterisée et rajoute également une touche plus funky, presque humoristique, le tout dans une version plus acoustique.
Je conseille donc cette série à tous les amoureux de Sherlock. Cela dit, sujets aux céphalées ou migraines, s'abstenir !