C'est plutôt une bonne expérience que de se refaire Sherlock après avoir encaissé Lupin... On comprend assez rapidement ce que l'adaptation française a essayé de faire... et donc ce qu'elle a un peu ratée.
Pour en revenir au sujet, Sherlock est avant tout une série d'acteurs. L'incarnation de Holmes et Watson par Benedict Cumberbath et Martin Freeman est au-delà des espérances. Cumberbath a presque essentialisé ce que l'on imagine de Sherlock aujourd'hui en extrapolant son caractère intransigeant, cynique et cabot. Mais c'est surtout la relation d'admiration et de soutien réciproques matinée de taquineries que le duo développe, au point de devenir chacun la béquille de l'autre, qui fait la série. Très appliqués dans la première saison, les acteurs se lâchent en plus en plus en accentuant leurs caractères et sont parfois en roue libre, mais on y prend franchement plaisir. Blagues méta, sous-texte séducteur, amour-haine, les interactions du détective et du docteur ne cessent de s'enrichir.
Pour cette excellente transposition dans le monde contemporain, la série compte sur le dynamisme de la mise en scène et des dialogues ultra rythmés, souvent jouissifs, parfois un peu fatigants. La réalisation tente beaucoup d'effets comme ces incursions du texte dans l'image qui ont malheureusement déjà vieillis. Côté scénarios, la série peut s'enfermer progressivement dans la surabondance de fausses fins tragiques. Elle peut aussi multiplier les plot twists dans les enquêtes en usant du fameux nan mais en fait depuis le début... mais, ça, dans le cadre Sherlock, c'est plutôt gouleyant.
Pas réellement taillée pour être bingée, Sherlock est une série fraîche et toujours drôle, sorte de bonbon que se laisse regarder plusieurs fois pour peu qu'on le prenne pour ce qu'il est : un super divertissement.