Silo, si lonnng

Cette critique concerne la saison 1 et 2 de la série.

D’un succès de librairie, Silo est devenu un succès de plateforme. Après des années de development hell (le projet d’une adaptation en long métrage traînait depuis 2011 dans les tiroirs de la Fox) c’est finalement en 2023, avec le concours du showrunner Graham Yost (Boomtown, Justified) et sous la forme d’une série que la dystopie écrite par Hugh Howey voit le jour sur Apple TV. Une œuvre dans le sillon de l’emblématique Le Transperceneige, le train étant ici remplacé par un immense silo dont les 144 étages en structure l’organisation sociale interne avec en bas, les mécanos et les masses laborieuses, et en haut, les décisionnaires et les judiciaires. Et à l’extérieur : la désolation et la mort. Le succès public et critique étant au rendez-vous de la première saison, une deuxième est rapidement mise en chantier, dont la diffusion s’est terminé en ce mois de janvier 2025. Bien qu’une troisième soit dors et déjà annoncée, en ce qui me concerne, il n’est pas certain que je poursuive mon aventure sur cette série. Je m’étais déjà passablement ennuyé au cours de la première saison qui, après deux premiers épisodes intenses et prometteurs, s’enlisait dans une intrigue policière peu palpitante pour se réveiller sur le tard, dans ses deux dernières heures. Sa suite, malheureusement, enfonce le clou. Mêlant enquête sur les origines du Silo et préparatifs d’une insurrection, elle multiplie les personnages sans laisser au spectateur le temps de s’installer durablement à leurs côtés, ni à leurs enjeux de se développer. Graham Yost perd totalement pied face à la densité de son matériau auquel la mise en scène et la réalisation n’apporte aucun vertige. Quand on pense aux possibilités offertes par son univers, Silo se révèle être à mes yeux un bien triste gâchis.