Evacuons tout de suite les défauts majeurs. La subtilité n'est pas le point fort du casting : il y a la tête de traître, le mec fringué comme un dealer de coke pas louche du tout, le mec antipathique qu'on aime détester d'abord et pardonner après (le choix de l'acteur est un spoil assez fort), bref, l'habit fait bien le moine ici et c'est assez dommage.
Et la subtilité n'est pas toujours le point fort du scénario, en tout cas au début. On comprend très vite qu'on est face à un système totalitaire, avec une religion et une doctrine fortes, qui a effacé son histoire et qui punit violemment tous ceux qui cherchent à en savoir plus, ou à comprendre le monde qui les entoure.
Bref, vous connaissez déjà tous ces rouages, et l'histoire les passe progressivement au second plan. Donc vous pouvez dire à votre pote énervant qui zozote "mais ça a déjà été raconté par 1984 et par K Dick" qu'il peut aller se faire cuire le cul. Ou qu'il peut apprécier les choses, sans les comparer à un récit présent sur un autre médium.
Parce que Silo reste une série captivante et entrainante. Les poncifs des récits totalitaires sont évacués assez rapidement, et on se concentre sur une Rebecca Ferguson parfaite dans son rôle, et on la suit elle et son environnement à la manière d'une série d'enquête, ou d'un polar. Les twists sont là. Et même les systèmes de contrôle et de répression sont plus perfides qu'on l'imagine au début.
Et puis, il y a le Silo. Sa conception engendre un système de "castes", il faut plusieurs heures pour grimper tout en haut, il y a des marathons, des accidents... ça apporte des contraintes intéressantes. Une série SF générique se serait contenté d'une solution plus logique mais fade, donc mon incrédulité fut gracieusement suspendue.
Bref, c'est bien.