Wouahh ... Sonny Boy est une expérience difficile à décrire, comme j'en ai peu vu ces dernières années. Avec une direction surréaliste et une narration complexe, Sonny Boy s’éloigne consciemment des conventions du "héros qui sauve le monde", pour offrir des expériences à la fois déconcertantes et captivantes. Réalisé par Shingo Natsume, l'anime suit une classe d'étudiants échouée dans une dimension parallèle, où chacun acquiert des pouvoirs étranges. Contrairement aux œuvres classiques du genre "isekai" (comme Re ou Sword Art Online pour ne citer qu’eux), Sonny Boy se concentre davantage sur l'introspection des personnages que sur l'action ou les récits héroïques.
Dès le premier épisode, l'anime joue avec les attentes du spectateur, laissant d'abord présager une dystopie avant de plonger dans des réflexions existentielles plus profondes. Des thèmes universels qui m’ont parlé et qui m’ont rappelé mon adolescence, comme l'isolement, la quête de sens, l'identité et l'anxiété traversent l’histoire.
Nagara, le personnage principal, incarne une quête intérieure profonde par sa mélancolie et sa passivité. Son comportement reflète un mal-être existentiel, contrastant avec des personnages plus extravertis comme Mizuho, rebelle au grand cœur, et Asakaze, impulsif et attiré par le pouvoir. Bien que différents, ces personnage illustrent des façons opposées d’affronter l’incertitude. Ainsi, Sonny Boy propose une réflexion subtile sur l’identité et le passage à l’âge adulte, où être importe parfois plus qu’agir.
La force de Sonny Boy réside dans son ambition visuelle et narrative. Chaque épisode apporte son lot de nouveautés et d'imprévisibilité, contribuant à cette sensation de surprise constante à travers les différentes histoires et émotions des protagonistes. Si cette approche m’a parfois surpris, elle est néanmoins équilibrée par la richesse des thématiques et la profondeur des relations entre les personnages. La série parvient à explorer des émotions intimes tout en restant ouverte à de multiples interprétations.
Techniquement je n’ai rien à redire, l'animation minimaliste mais soignée de Madhouse est sublimée par une esthétique unique qui renforce l'atmosphère onirique. La musique, supervisée par Shinichiro Watanabe, est tout aussi cruciale, avec une utilisation magistrale des silences presque omniprésents et une bande-son envoûtante qui amplifie les moments clés.
Pour ma part Sonny Boy a fait écho en moi, je l’ai trouvé fascinant de bout en bout. Alors oui, il est vrai que Sonny Boy ne plaira pas à tout le monde. Sa nature parfois difficile à comprendre et son refus des codes narratifs traditionnels peuvent en dérouter certains. Mais pour ceux qui, comme moi, recherchent une œuvre complexe qui fait fonctionner activement leurs neurones, c'est une série remarquable, introspective et profondément originale.