À Bourg-la-Romaine, au cœur de l'Ardèche, vit une famille pas comme les autres. En effet, cela fait plus de deux ans que l'ambiance au village de trois cent âmes est pour le moins houleuse et occupe tous les commérages. Et pour cause, chez les Grosnoyaux c'est le remue-ménage perpétuel...
C'est dans cette maison vétuste ; une ancienne porcherie réhabilitée par le père Grosnoyaux, que nous allons retrouver Kayvine et les siens. Kayvine, 17 ans, déscolarisé, sans diplôme, sans avenir et sans pantalon est l'enfant terrible des Grosnoyaux. Chaque jour il fait subir à sa mère et à elle seule, faute à un père constamment en vadrouille, les pires outrages...
Observons une scène de leur quotidien : "Eh, la grosse ! Et v´là qu'les pantalons ont foutu l'camp d'la pendrie. P´tain mon Airness tout neuf ! Il est où, cachalot ? J'pas sortir l'cul à l'air pour r´trouver Vhaneça !
- Mais Kayvine, lui répond sa mère les bigoudis ornant sa tête comme un hérisson. Je sais pas où il est ton foutu slibard. J'les mange pas moué tes fringues. J'les fout pas dans la purée ! Pis arrête de m'traiter de grosse. Suis enceinte, tas de fiente.
- T'as dit quoi, salope ?!
- Tas de fiente !
- Mais j'comprends aps c'que t'dit. Parle Français p´tain !"
C'est dans ce genre de climat difficile qu'Isabelle, 30 ans, sans emploi, sans avenir mais avec un pantalon, vit continuellement. Un matin, c'est l'acte de trop : alors qu'Isabelle prépare le petit déjeuner de son fils, elle a la maladresse de lui demander de se réveiller. Kayvine déboule dans la kitchinette, nu et l'œil rougit par la rage. En un instant, tout bascule ; il s'empare de la salière en porcelaine et la balance en plein visage de sa mère, lui cassant au passage toutes les dents de devant. Isabelle n'a de ce fait plus qu'un seul espoir : que Pascal lui vienne en aide...
Générique, tecktonik et déo en stick.
Pascal Soetens, éducateur spé autoproclamé, détenteur du très prisé Master en virilité mal placée du MIT, une véritable machine de guerre au cœur d'artichaut, toujours prêt à se salir les mains contre les mâchoires de jeunes insolents... Aujourd'hui, il a une nouvelle mission qui va l'amener à repousser toutes les limites.
Voyons sans plus attendre son arrivée chez les Grosnoyaux : "B´jr m'dame, fait-il les sourcils froncés à l'extrême, l'est où le punching-ball que j'dois mater ?
- Oh merde, te v´là en vrai toué. Eh mon Johnny, viens voir el Grand frère !"
Jérôme, le père Grosnoyaux, appelé tendrement Johnny en référence à son idole dont il est le sosie obèse, Jérôme, donc, intervient alors sur le pas de la porte.
"Hein, c'est qui ça le "grand frère" ? T'as eu un chiard avant Kayvine ? Espèce de sale race. Me casse racheter d'la bibine. Et pis viens pas te plaindre si cette fois-ci j'refuse pas les avances de la vieille Fanchon.
- Eh ! Eh ! Eh ! On va s'calmer les noix ! Toi là le père, tu retournes poser ton gros cul dégueulasse dans le salon. Toi la mère, va chercher ton fils. J'ai prévu une activité pour lui.
- Déjà ? rétorque lsabelle qui n'avait pas eu le temps d'enfiler son faux vison pour les caméras. Mais t'viens d'arriver.
- Pas l'temps m'dame. J'ai quatre épisodes à boucler avant ce soir."
Isabelle s'en va de ce pas chercher Kayvine qui, malgré l'horloge annonçant 15h36, dort encore. À moitié comateux, Kayvine se lève sans broncher et suit sa mère jusque dans le jardin où l'attend Pascal, une autre personne ainsi qu'une armée de caméras.
"Oh ! s'exclame l'enfant terrible d'un air d'autoroute. Mais c'est quoi l'embrouille, là ? Eh la grosse, t'as vu les caméras ? Tiens, le caméraman chauve, viens un coup m'filmer. Eh, c'pour Secret Story, hein ? Vas-y moi j'ai un bête d'secret : j'suis pétomane mdr ! V´là qu'j'vais m'faire des thunes.
- C'est toi Kayvine le bâtard ? lui lance Pascal de sa grosse voix de forain.
- P´tain t'es qui ?
- Pascal.
- Passe quoi ? Eh, Passe-partout, il est où l'père Fouras ? Sur ton zob, mdr !
- Amène toi, troufion.
- Vas-y, eh maman vire-le. J'l'aime pas trop trop. Comme l'âne, mdr.
- Ta mère elle va pas me virer et tu sais pourquoi ? Parce qu'elle en a ras la casquette de ton comportement. Alors moi je suis là pour arranger ça. Tu l'as voit, elle ?"
Pascal désigne la personne à côté de lui dans le jardin.
"C'est Elsa Buisetedent, la championne d'monde d'boxe anglaise. Elle va t'apprendre la discipline. Maint´nant mets tes gants, gros boulet !"
Kayvine arrive tout tremblant face à la championne qui le dévisage férocement. À peine a-t-il le temps de dire "v´là" que Kayvine reçoit en plein ventre un direct du gauche, suivit d'un uppercut qui le met à terre, la bile au coin des lèvres. Lorsqu'il tente de se redresser, Elsa enchaine avec des crochets jusqu'à ce que l'adolescent ne bouge plus...du tout. Alerte, Isabelle, la mère, accoure auprès de son fils et beugle : "Mais t'l'as tué, bordel ! J'pas appelé pour ça !". Et à Pascal de répondre en relevant le col de son cuir bon marché : "J'ai fait mon boulot m'dame. Il l'ouvrira plus, soyez en sûre. Allez, la bise et à la prochaine !".
Pascal s'éloigne comme un lonesome cowboy, la mine satisfaite d'avoir sauvé une énième famille dans le besoin.
Générique, rideau et tête de veau.