L'amer, y canne... ou pas
The Americans ou la bonne surprise de ces derniers temps.
Dans cette série nous suivons un couple d’agents secrets russes aux Etats-Unis et qui effectuent diverses missions pour le compte du KGB. Le couple, installé avec ses deux enfants dans un quartier très cosy, se lie avec ses voisins, dont l’un n’est autre qu’un agent du FBI que l’on suivra également tout au long de la série.
Présentant ainsi les deux camps, la série se garde bien de tout manichéisme et évite les jugements sous-entendus. Les dix premières minutes pourraient faire croire qu’on a à faire à du James Bond-like mais il n’est en rien : la série est bien dans la veine de l’"espionage-realism" développée par John Le Carré et poursuivie par d’autres auteurs tels que Robert Littell. Ici il est presque sous-entendu que les deux camps se valent plus ou moins.
On arrive pas à en vouloir à nos deux espions, qui sont des êtres humains comme tout le monde, et comme l’agent du FBI à l’indéfinissable sourire blasé. On se prend à s’attacher à eux, Philip, excellent Matthew Rhys qui n’a pas qu’un faux air de David Duchovny, et Elizabeth, une Keri Russell que je pensais « trop belle » pour le rôle (vous avez le droit de trouver ça con comme réflexion ^^) au début, alors qu’au bout de quelques épisodes je n’aurais pu imaginer une autre dans ce rôle.
Regarder The Americans c’est se replonger dans l’ambiance des eighties délicieusement rendue par la pellicule d’un doux grisâtre, quand les voitures étaient plus longues et que les caméras de surveillance, les mobiles et l’internet n’avaient pas encore envahi l’espace public. Les agents secrets avaient la vie plus facile à l’époque, on est à ce titre légèrement désopilé de constater que de simples perruques suffisent à changer d'identité...
Enfin je dérive un peu mais ce qui frappe en regardant cette série c’est à quel point les espions se retrouvent face à eux-mêmes, quelque soit leur camp, quelque soit l’état pour lequel ils travaillent. Bien sûr c'est un peu plus vrai pour les russes qui sont obligés de faire avec peu de logistique et d'être plus discrets mais ça n'en est pas moins vrai pour les autres.
Bref, de l'humain et rien que de l'humain pour une série tout en finesse. Je recommande...
PS : première tentative de titre à la c...