Saison 1 : Situé à Chicago, The Bear se décline en 8 épisodes courts et tendus réalisés comme autant de films indés, entre classes populaires et mafias locales, mais dont le cœur est The Beef, ce petit resto de sandwich dont le proprio vient de mourir et dont le frère, chef de renom, a récupéré l'exploitation… . et les emmerdes qui vont avec.
Ça va à 100 à l'heure, ça crie, ça vocifère, ça hurle du "chef" à tout va, mais ce rythme effréné, parfois épuisant, n'empêche pas une écriture remarquable des personnages, dévoilant progressivement leurs failles et exposant les enjeux. L'effervescence dans les cuisines est plus vraie que nature, preuve est faite dans cet incroyable épisode 7 en plan séquence, suffoquant, soutenu par une musique rock étourdissante alors que tout va de travers. Et The Bear donne faim!
Saison 2 : Nouvelle saison virtuose pour The Bear, d’autant plus prenante qu’on a maintenant apprivoisé les personnages et qu’on s’en est fortement entiché.
Chaque épisode allie adrénaline et gastronomie avec gourmandise et l’idée du compte à rebours jusqu’à l’ouverture du restaurant est particulièrement habile pour accentuer le sentiment d’urgence.
Après l’épisode plan séquence de l’année dernière, les réalisateurs réalisent un nouveau tour de force avec un épisode en flash-back qui revient sur un repas de Noël virant au réjouissant jeu de massacre. Cette saison convie aussi de nombreux guests, ce qui pourrait être un artifice inutile s’ils n’étaient pas interprétés par des acteurs d’exception. On valide donc. Fortement.
Saison 3 : La série multi-primée de FX monte encore d’un cran dans la tension qui la parcourt. C’est frénétique, extrême, parfois hystérique. Heureusement qu’elle s’octroie quelques respirations (généralement via des flash-back) pour nous permettre de reprendre notre souffle de temps en temps. Avec cette saison, la quête d’une étoile Michelin pour Saint Graal.
The Bear reste égale à elle-même dans la qualité de sa bande son (démente) et l’insolent niveau de l’ensemble de son casting. Les personnages secondaires gagnent en épaisseur, le scénario creuse leur passé et éclaire leur histoire (formidable épisode 6 sur Tina réalisé par Ayo Edebiri). Mais ça peut aussi trainer parfois en longueur, en témoigne le pénible épisode 8 sur l’accouchement de Sugar. Cette troisième saison alterne donc entre épisodes bavards, parfois ennuyeux et d’autres (heureusement plus nombreux) tendus et brillants selon les personnages et les situations. Le dernier est particulièrement intense et réussi.