J'aime beaucoup l'Histoire. Enfin, sans être spécialiste de tel ou tel courant ou époque, la période médiévale, et surtout, la Renaissance, m'ont toujours fascinée. Quoi de plus normal d'être intéressée de fait, par une série contant la famille Borgia, éminente Famille italienne surtout connu au 15ème siècle pour ses supposés frasques, qui donnera cardinaux, papes, nobles illustres... et pas mal d'inspiration pour les écrivains.


La première saison pose les bases d'une série qui donnait de l'espoir : manigances et tromperies au sein de l'Eglise, décors et costumes très réussis, on se laisse aller au sein de tout les complots du Vatican de l'époque, animé de dialogues savoureux, à l'humour toujours présent. Et puis, la facilité : à partir de la deuxième saison jusqu'à sa fin prématuré, la série joue à fond sur le côté sulfureux de la fille Borgia, invente une dépendance à l'opium pour le cadet, inceste en folie, adultère... Si la trame narrative lié au pape Borgia reste toujours assez cohérente et intéressante, les intrigues secondaires sont bâclées, vu et revues et vous arrivent comme ça dans la tronche, sans complexité aucune et jouant sur la provocation et sur les instincts les plus primaires sans que rien ne soit exploiter jusqu'au bout ou de façon bancale.


Quant au rôle du Pape, quelle parfaite idée de coller une tête aussi rock'n'roll que Jeremy Irons dans celle d'un religieux et quel religieux ! D'une présence affolante, il ne suffit pas malheureusement à relevé le niveau du jeu global de acteurs : les seconds rôles assez justes sans rien de transcendant, et la fratrie mortifère, très inégal. Une Lucrèce Borgia pubère et niaise, même si l'actrice correspond assez bien aux canons de beauté de l'époque, un César Borgia effacé, ce qui est dommage quand on voit qu'il est interprété par François Arnaud qui est loin d'être un mauvais acteur. Seul Giovanni Borgia revêt plus de profondeur, mais est trop surjoué.
En gros, une direction d'acteur hasardeuse, donnant beaucoup plus d'importance au rôle du Pape, qui bien que central, écrase tout les autres rôles.


Et puis, revenons un moment sur l'Histoire : s'il est avéré que le Pape Borgia était aussi corrompu et très bon vivant, les relations incestueuses ( notamment le personnage de Lucrèce Borgia ), assassinats ( enfin... pas autant dirons nous. ) et autre conduites très pieuses du genre, sont plus liés aux accusations de richissimes familles de l'époque, afin de mettre un terme à l'hégémonie Borgia, que basé sur des faits réels. L'imagination des écrivains fera le reste.


En somme, une belle déception, tant la saison 1 laissait présager du bon matériel de base pour une série à succès. Mais les 2 autres saisons, l’œuvre n'ayant pas été reconduite par la suite, se perdent dans une facilité de ton, une vulgarisation des rôles qui aurait mérité à être plus complexes et plus originaux que l'imagerie collective que l'on se donne des Borgias. Certains dialogues restent tout de même savoureux et le rôle du Pape vaut à lui seul, un petit coup d’œil.

-l-
6
Écrit par

Créée

le 15 mars 2015

Critique lue 818 fois

3 j'aime

2 commentaires

Na Nou

Écrit par

Critique lue 818 fois

3
2

D'autres avis sur The Borgias

The Borgias
Isabeau
4

Critique de The Borgias par Isabeau

Franchement, c'est plutôt pas mal. D'un point de vue historique, c'est à peu près correct. Quelques erreurs néanmoins : 1) les mères du XVe siècle n'allaitaient pas leurs enfants. Aujourd'hui, on...

le 6 juin 2012

19 j'aime

3

The Borgias
Nushku
4

The Boring

Projet ambitieux et a priori prometteur : dépeindre la Renaissance, période fascinante, riche en complots, conflits politiques, religieux et guerres sanglantes. La famille Borgia a déjà inspiré de...

le 19 juil. 2011

17 j'aime

11

The Borgias
Halifax
6

Borgia, Boring, on hésite encore

The Borgias, la série américaine qui voulait raconter l'histoire des Borgias. 3 saisons très inégales, trop inégales même... La saison 1 était vraiment bonne, Irons incarnait un Pape dur,...

le 31 oct. 2013

4 j'aime

Du même critique

Les Trois Âges
-l-
8

Un Buster qui (dé)tonne.

( Désolée pour le jeux de mot pourri, on s'amuse parfois comme on peut ! ) Je pourrais parler de Buster Keaton pendant des heures. C'est un fait : à choisir entre Chaplin et lui, c'est " l'homme qui...

le 2 janv. 2016

10 j'aime

3

Le Roi et l'Oiseau
-l-
4

0 de rythme + 2 de musique font 2 + 2 de Prévert font 4 !

Intriguée par un film écrit par Prévert et par le fait de le voir au sommet de pas mal de tops chez les sens-critiqueurs, je me décide enfin. Et il faut dire, ça commence bien : la mise en situation...

le 25 févr. 2015

9 j'aime

4

De beaux lendemains
-l-
7

( Attention aux spoils ! )

Pour les allergiques d'Egoyan, mieux vaut passer son chemin : on retrouve, comme à son habitude, une réalisation des plus sobres dans la forme qui cache une grande complexité dans le fond, ici,...

le 19 mars 2014

8 j'aime

1