The War Room
Scénariste majeur de Weeds, Roberto Benabib est au gouvernail de The Brink, qu’il a créé avec son frère romancier, une satire politique mettant en scène une crise internationale selon divers points...
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le 27 août 2015
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Scénariste majeur de Weeds, Roberto Benabib est au gouvernail de The Brink, qu’il a créé avec son frère romancier, une satire politique mettant en scène une crise internationale selon divers points de vue. C’est pour l’occasion presque un terrain inconnu qu’explore la chaîne HBO, n’ayant que très rarement mis autant de budget dans ses formats d’une demi-heure – c’était en tout cas avec une certaine impatience que l’on attendait cette rencontre alléchante de Docteur Folamour et de Veep, au casting prometteur.
Au terme d’une première saison qui restera dans les annales comme faisant partie d’une des grilles de HBO les plus critiquées de son histoire (la saison 2 de True Detective et le lancement de Ballers complétant ce trio polémique), il faut dire que The Brink n’est pas nécessairement le monument de finesse ou d’intelligence que l’on aurait mérité d’avoir avec un sujet pareil. Dès les premiers gags scatos et les premières répliques d’un Jack Black qui n’a jamais semblé aussi à sa place, le contrat est signé : The Brink, ce sera lourd et vulgaire, parfois malin, mais jamais très subtil. On sent d’ailleurs la série hésiter à poursuivre dans cette voie, se tenant – au profit d’un équilibre dangereux – entre Silicon Valley, The West Wing et Docteur Folamour, entre l’humour cradingue, la fresque géopolitique et l’absurde instabilité du paradigme mondial.
C’est d’ailleurs ce qui pose un peu problème dans The Brink : l’impression que la série se cherche un ton constamment, ne sachant pas quelle direction choisir. Il y a une vague tentative de livrer un récit crédible où les personnages prennent des décisions logiques et réfléchies, mais dans le même temps ces différents intervenants sont dessinés comme des crétins finis ou des obsédés sexuels. Les échanges sont alternativement sérieux et idiots, la caricature se heurte au souci de réalisme et finalement, The Brink ressemble à ce à quoi donnerait The Wire si on y ajoutait tous les personnages de Parks and Recreation : une incompatibilité certaine dans la cohérence de l’univers.
On rit finalement très peu, et c’est avec déception que l’on se dit souvent que tel échange ou telle situation aurait pu devenir culte si elle avait été écrite par un scénariste talentueux. Dans l’état actuel des choses, The Brink n’est ni une comédie très drôle, ni une série politique pertinente, elle tente beaucoup de choses mais ne brille nulle part, et si on excepte un Tim Robbins survitaminé, quelques répliques bien trouvées et une bande-originale du tonnerre, la série est un indéniable coup raté. Sans trop y croire, on peut se dire que The Brink possède une bonne marge de progression.
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le 27 août 2015
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