La Géopolitique, finalement, c'est pas si chiant que ça.

The Brink ne sera surement jamais une de ces séries phares qu'on peut regarder indéfiniment tellement elle est culte. Ça ne sera surement pas non plus; LA série qui enflammera vos discussions durant le cours en amphi de 8h. Et je pense pas qu'elle sera un jour populaire. Même si c'est regrettable, ce n'est, de toute façon, pas dans ses prétentions.

The Brink, est, il est bon de le rappeler, une série estivale produite par HBO qui traite, au travers plusieurs niveau de responsabilités (en gros, 3 personnages principaux et donc trois visions différentes) de la Géopolitique (version plutôt américaine).
Mais là ou elle se distingue, c'est que The Brink fourmille de petits détails délicieux, qui font, qu'en plus d'être une série d'été relativement légère et courte (épisodes de 25 minutes, format souvent délaissé), très bien produite (celui qui dit l'inverse et me le prouve, je lui offre un café), qu'on prend beaucoup de plaisir à regarder le déroulement cette histoire abracadabrantesque, et qui sonne pourtant si juste.
Car elle arrive à retransmettre cette ambiance étrange, fascinante et survoltée qui englobe le domaine de la diplomatie et de la gestion des conflits géopolitiques internationaux.
Et tout y passe, et le portait brossé est édifiant de vérité. Du président américain indécis aux ministre, secrétaires et autres généraux plus obnubilés par les guerres d'égaux que par celles bien réelles, sans oublier, esprit rock'n roll oblige, la gestion d'une crise diplomatique majeure entre un verre de whisky et une partie de jambes en l'air dans l'avion officiel.
On voit le coté humain de la diplomatie, loin du vocabulaire compliqué et des grandes décisions qui marqueront l'Histoire. Un détail, un minuscule événement pourtant à l'apparence inoffensif peut prendre, dans un contexte particulier, une tournure totalement dingue. Le tout, décrit, caricaturé et très finement joué, pour que le rendu final soit un mélange de "ils en font beaucoup là... Mais si c'était vrai?".
Et, chose qui je pense, est vraiment à souligner, (car c'est rare), l'écriture, la production et les moyens engagés arrivent à donner la dimension mondiale nécessaire pour rendre la série crédible (et en 25 minutes, je le rappelle).

Pour finir, et il faut le noter, ça ne m'arrive pas souvent, mais je dois dire que j'ai trouvé très très bons quasiment l'intégralité du cast. Si j'avais un peu de courage et de temps, je les citerais tous, nommément, car ils le méritent. Comme ce n'est pas le cas (je pense que toi, ôh perspicace lecteur, tu t'en étais douté), je n'en citerai que deux: L'excellent Tim Robbins, qui est criant de vérité dans son costume de Secretaire d'Etat et sa partenaire de jeu, Maribeth Monroe, parfaite dans le rôle de l’assistante mi-exaspérée mi-admirative.
Mention spéciale à Jack Black, qui m'a étonné dans son interprétation (parfois, un brin lourde, il est vrai) mais généralement très juste. J'avais lu de très mauvaises critiques à son égard, j'ai été agréablement surpris.

Je pense, pour conclure, que certaines séries vont marquer leur époque, sincèrement. De part un cast éblouissant, de part une prise de risque payante dans le choix du sujet ou de part d'une réalisation exceptionnelle, c'est obligatoire (et c'est déjà le cas).
Néanmoins, entre deux chefs d’œuvres, du temps s'écoule, et il faut bien trouver des choses à se mettre sous la dents. Si chacune des séries qui comblent ce lap de temps était du niveau de The Brink, on aurait clairement plus une minute à nous. Finalement, cette rareté est peut être une bonne chose !