Cette petite série est l'incarnation même pour moi de l'humour décalé et sans remords de nos voisins britanniques, dans ce qu’il font de mieux. L’échappée tragi-comique et fantasque de notre faux couple et vrai duo paumé est savoureuse, accumulant autant de personnages inattendus ou de situations saugrenues.
La force de *The End of the F***ing World* vient de son format court et dynamique, de son ambiance déjantée, de sa musique mélangeant ancien et moderne mais toujours so british, d’une photographie bien morose et crue, et de sa propension à finir en cliffhanger.
Si chaque acteur est très bon, la prestation d’Alex Lawther en James, prétendu psychopathe réalisant son rêve et regrettant presque immédiatement cette violence crue dont il ne soupçonnait pas la réalité. La série aurait dû s’arrêter sur ce final en apothéose, célébrant en un sens une forme de liberté ratée, un geste inutile mais beau.
La saison 2 est pour moi moins forte que la première, tout simplement parce que son personnage fétiche, en 2 ans, aura complètement changé. D’hébété et taiseux, voilà James beaucoup plus communicatif, toujours hésitant mais cherchant en permanence une remise en question. l’ensemble est d’un coup plus bienveillant envers les deux ados, et l’ironie bien mordante de la 1ère saison est quelque peu atténuée - même si tout n’a pas disparu. Le final de la saison 2 est j’espère un point d’arrêt, car je ne vois pas trop comment continuer.