Après l'excellente reboot de Galactica et la brouillonne Defiance, Syfy a décidé d'adapter la série de livres SF de l'auteur James Corey : The expanse. Riche d'un univers travaillé et pouvant s'appuyer sur un matériaux déjà riche, Hawk Ostby et Mark Fergus proposeraient-ils le nouvel étalon de la série SF ? Si la première saison pose les fondations d'un projet ambitieux, tout n'est pas parfait mais suffisamment prometteur pour attendre la prochaine fournée avec impatience.
23ème siècle. Le système solaire a été colonisé par les humains. La Terre et Mars se partagent les richesses alors que les prolétaires triment dans la ceinture d’astéroïdes, au large de Mars, pour combler les besoins en eau et autres ressources vitales des puissants. The Expanse débute dans un contexte géopolitique tendu rappelant la guerre froide entre les States et les Russes. Pour l'occasion, SyFy déroule une narration moderne, multipliant les points de vue et les personnages jetables. Le premier contact, dans les entrailles du vaisseau Scopuli, annonce déjà la couleur : la production a fait un gros chèque. Jamais au cours des 10 épisodes on ne pourra prendre la direction artistique ou la technique en défaut. La force de The expanse est à compter dans son soucis du détail, la cohérence et la densité de son univers. Plonger dans ce 23éme siècle se fait avec un naturel déconcertant. L'assimilation des technologies, us et coutumes et autres spécificités de cette civilisation se fait dans la douceur à l'aide d'une mise en scène pédagogique sans être didactique.
Immergé dans ce futur à la cohérence aiguisée, les présentations avec les personnages se fait dans la confiance. Subtiles sans être prise de tête, suffisamment profond pour être éligible à l'évolution et refusant toute appartenance aux concepts manichéens, les protagonistes apportent une forte valeur ajoutée à l'édifice aux fondations déjà solide. Jim Holden, Josephus Miller, Naomi Nagata, Crisjen Avasarala tous proposent des facettes ambiguës qui n'enferment jamais le spectateur dans un confort moelleux, synonyme d'ennui à long terme.
Si la première moitié du show laissait entrevoir de belles promesses scénaristiques, notamment des intrigues politiques ou sociétales assez stimulantes, la deuxième partie s'oriente vers une intrigue plus conventionnelle : conspiration et enquête à la sauce gore light. Rien de honteux malgré tout, à part quelques scènes passe partout recyclées du cinéma d'action ou du film à suspens, on suit notre troupe d'encasqués avec un plaisir qui ne décroit pas.
Après l'épopée du Galactica , SyFy propose enfin une série ambitieuse qui permet de placer un nouvel espoir dans le vide. Il est rassurant de voir que l'erreur Defiance n'a pas fait d'émule et que le pire ne contre attaque pas, The Expanse proposant une qualité générale à mille années lumière. Avec une saison 2 qui accostera début 2017, c'est avec impatience que j'attendrai le retour de Janvier.