"The Fall, polar sombre, glaçant et enivrant raconte l’histoire du commissaire divisionnaire Gibson (incroyable Gilian Anderson, ex "scully" devenue blonde) de retour dans la ville de ses débuts, Belfast, pour traquer un serial killer. Vicieux, il s'introduit dans la vie de jeunes femmes avant de les assassiner en les étranglant, dans une mise en scène macabre .
Si le speech ressemble à la plupart des séries policières, il n'en est rien au final. Car toute l'ingéniosité de "The fall" c'est de diviser le spectateur entre les deux personnages principaux que sont le policier et le tueur, installant un vas et viens incessant entre ces deux entités que tout oppose.
L'inquiétante tranquillité de la vie du tueur introduisant un malaise pesant voir étouffant : bon père de famille, mari aimant, jamais violent, professionnel averti, mais qui est réellement Paul Spector, ce tueur fou?
Commissaire de police distante, taiseuse, semblant esclave de ses propres pulsions tout comme l’homme quelle traque, solitaire, forte mais à la sensibilité exacerbée mais qui est vraiment le commissaire Gibson?
Ici l'intrique et le scénario se veulent réalistes, calmes et réfléchies. Dans la froideur de Belfast, on travaille en retenue, en accumulant les preuves et en traquant la proie avec précaution.
Gillian Anderson est incroyable dans le rôle d'une commissaire divisionnaire sûre d'elle, de son pouvoir d'attraction et d'une intelligence redoutable. Jamie Dornan est surprenant dans le rôle de Paul Spector, à la fois repoussant, terrifiant mais séduisant n'importe qui par sa noirceur mélancolique.
Trois saisons, construites comme un film, pour analyser les crimes, en trouver l'auteur , le condamner si possible ... C'est lent, c'est noir, c'est beau, c'est dans la ligné des policiers anglais: une pépite brute.