Non, en fait, tout a commencé avec Millénium (et ses adaptations plus ou moins réussies au cinéma) qui a lancé la déferlante du polar nordique.
Mais côté séries, The Killing est la matrice de toutes les grandes séries scandinaves, de l'extraordinaire Bron/The Bridge à Borgen. Tout n'est pas parfait: la première saison - pourtant à mon sens la meilleure- compte vingt (20!) épisodes et les retournements sont parfois un peu tirés par les cheveux. Mais la policière danoise neurasthénique Sarah Lund (exceptionnelle Sofie Gråbøl) annonce déjà l'arrivée de sa consœur Asperger, la suédoise Saga Norén (éblouissante Sofia Helin). Les rapports de l'héroïne avec ses partenaires masculins sont plus antagonistes, moins creusés que dans Bron, mais les problèmes récurrents avec la hiérarchie policière sont déjà présents. Les intrigues sont complexes et glauques à souhait (musique angoissante à la fin de chaque épisode, comme dans Bron), sur fond de combines politicardes qui évoquent immanquablement Borgen, le sommet du genre. La face cachée du prétendu paradis social-démocrate danois est décrite sans complaisance. En résumé, si The Killing n'atteint pas la quasi-perfection de ses deux héritières, elle est incontestablement la gangue de ces deux pépites. PS: la série danoise Le Tueur de l'ombre (Darkness: those who kill) est un autre avatar de The Killing, regardable mais inférieure à l'original.