The Knick nous plonge dans les années 1900 New-Yorkaises en pleine effervescence, rythmées par la promesse d'un nouveau monde entre florilèges d'innovations et progrès surréalistes en matière de construction. New York devient également à cette époque la ville la plus peuplée des Etats-Unis avec plus de 3 millions et demi d'habitants, ce qui la pousse à devenir la référence américaine en termes de gigantisme en tout sens.
C'est dans ce contexte que The Knick va poser les jalons de ce qu'était la médecine à cette époque, où les premiers chirurgiens tentaient des choses inouïes pour faire progresser leur discipline, au carrefour entre l'a peu près et l'assurance d'un changement bénéfique et radical. Clive Owen incarne non sans perfection cette catégorie de médecin émérite, chevronné, en phase avec les intentions de recherches de l'époque dans le but de donner secousse à la science. Il est plein de charisme, les personnages comme le spectateur pourraient témoigner de cet aplomb qui force le respect. Pourtant, le mythe s'effondre rapidement, cet être est chatouillé par des problèmes personnels, la drogue ronge ses aptitudes et le rend vulnérable, le regard du spectateur initialement tourné vers le haut s'incline petit à petit, faisant de lui une personne normale à part entière. J'aimerai également saluer le choix des personnages annexes, comme celui de Mlle Helkins qui incarne parfaitement la jeune provinciale qui veut tenter sa chance dans un monde urbain en proie aux rencontres prolifiques et aux opportunités professionnelles meilleures; ou encore celui de L'ambulancier effronté et prêt à tout, conscient qu'à une époque de classes sociales imperméables, la mobilité sociale doit être encouragé par des prises de risques qui plus est qui bafoue l'éthique et les convenances morales.
J'ai cru faire un véritable voyage dans le temps avec The Knick, m' immisçant à corps perdu dans une époque où les besoins ainsi que les problèmes étaient différents, ce qui nous permet de pousser une réflexion sur la portée symbolique de l'évolution des mœurs et le progrès de la science.
Enfin que dire de la bande-son, si ce n'est qu'elle est hors du temps, du grand Cliff Martinez qui au demeurant (musique électronique/expérimentale) est aux antipodes de l'environnement historique de la série, mais a toutefois une emprunte certaine et épouse parfaitement le cadre et les images qui défilent.
Joli coup tenté par Soderbergh et consorts, de coutume je ne suis pas très série mais il faut avouer que celle-ci m'a transportée !! Je la recommande mort ou vivant :)
BRAVO