The Lost Village (Mayoiga en VO), c’est un peu comme si tu avais pris une trentaine de personnages avec autant de charisme qu’un buffet de légumes vapeur, les avais balancés dans un village mystérieux, et t’étais dit : "Bon, on va voir ce qui se passe." Spoiler : pas grand-chose, à part une confusion générale qui donne l'impression que le véritable mystère de cette série, c'est de comprendre où elle veut aller.
L’idée de départ est pourtant intrigante : un groupe de personnes, toutes un peu paumées dans la vie, embarque dans un bus vers un village légendaire où ils espèrent repartir à zéro, loin de leurs problèmes. Mais en arrivant dans ce village, censé être un havre de paix perdu dans les bois, ils découvrent rapidement que tout n'est pas aussi idyllique qu'il n'y paraît (évidemment, sinon ce serait une pub pour le camping, pas un anime). On te promet un mystère profond avec des éléments surnaturels, mais ce que tu obtiens, c’est plutôt un joyeux bazar où chaque personnage semble plus perdu que le précédent.
Le premier problème de The Lost Village, c’est la surpopulation. Avec une trentaine de personnages balancés d’un coup, tu passes plus de temps à essayer de te rappeler qui est qui qu’à suivre réellement l’histoire. Entre la fille mystérieuse, le gars hyper-suspicieux, celle qui est en mode drama permanent, et le mec qui semble ne jamais avoir lu un livre d’horreur, la série croule sous les stéréotypes sans jamais vraiment développer qui que ce soit. Du coup, tu t’attaches à peu de monde, et à force, tu te dis que voir certains d’entre eux disparaître mystérieusement pourrait même être une bénédiction pour alléger le casting.
Et côté intrigue, ça part vite dans tous les sens. Le village, censé être le centre du mystère, devient rapidement un prétexte pour balancer des éléments surnaturels un peu maladroits et des révélations sur les traumas des personnages qui tombent souvent à plat. Au lieu d’un véritable suspense, on te sert une série de dialogues interminables où chacun semble avoir sa propre théorie farfelue sur ce qu’il se passe (spoiler : personne ne sait vraiment ce qu’il se passe, même les scénaristes, apparemment). Tu attends le moment où le puzzle va enfin se mettre en place, mais tout ce que tu obtiens, c’est un tas de pièces éparpillées qui ne s’emboîtent jamais vraiment.
Les moments censés te faire frissonner finissent par être plus comiques qu’effrayants. Les créatures étranges qui hantent le village ressemblent plus à des concepts abandonnés dans un brouillon de Scooby-Doo qu'à de véritables menaces. Même quand les personnages sont confrontés à leurs peurs les plus profondes (du moins, c’est ce que la série essaie de te vendre), tu te retrouves plus souvent à lever les sourcils en mode "sérieusement ?!" qu’à trembler de peur. Le mystère surnaturel est là, mais il manque cruellement de tension.
Visuellement, l’anime essaie de faire ce qu’il peut. Les décors du village sont atmosphériques, avec un certain charme angoissant, mais cela ne suffit pas à rattraper une intrigue qui se perd en chemin. Les personnages, bien que nombreux, ne se démarquent pas visuellement non plus, et leurs expressions exagérées finissent par devenir plus ridicules qu'inquiétantes.
L’un des aspects les plus frustrants de The Lost Village, c’est qu’il a du potentiel, mais il ne sait jamais vraiment où l’exploiter. Chaque épisode semble te promettre des révélations énormes, mais au lieu de ça, tu te retrouves avec des rebondissements qui ne font qu'ajouter à la confusion. L’anime tente d’être philosophique en explorant les traumas et les désirs de ses personnages, mais tout est traité de manière tellement superficielle que tu finis par t’en moquer. À force d’essayer d’en faire trop, The Lost Village ne parvient à rien vraiment bien.
En résumé, The Lost Village est une série qui partait avec une idée intrigante, mais qui se perd rapidement dans un trop-plein de personnages, une intrigue confuse, et des moments surnaturels plus risibles qu’effrayants. Si tu cherches un anime de mystère qui te tiendra en haleine, tu risques d’être déçu. The Lost Village te laisse plus perplexe qu’impressionné, et à la fin, tu te demandes si ce n’est pas toi qui es devenu le véritable "perdu" dans cette histoire.