The Madness
5.8
The Madness

Série Netflix (2024)

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The Madness nous invite dans une Amérique sous tension (raciale) et devenue folle (de contre-vérité et de complot) où Muncie Daniels, un commentateur noir de CNN, devient le principal suspect dans la disparition d’une figure d’un mouvement suprémaciste blanc. Rapidement privé d’antenne par son employeur, Muncie se retrouve à subir les mensonges relayés par les médias, et à mener lui-même l’enquête.


Bienvenu dans un monde où la condamnation médiatique précède les décisions de justice, où les authentiques manipulateurs brandissent l’argument de la fake news pour dissimuler leurs sombres manœuvres, où le vrai sert à vendre le faux. Le créateur de cette mini-série, Stephen Belber, en observateur lucide des dérives de son époque, joue de la prééminence du média sur le judiciaire (les policiers et fédéraux seront au mieux impuissants ou crédules, au pire des vecteurs de la désinformation) et sur le difficile travail de détricotage des fictions complotistes dans l’imaginaire collectif pour générer des situations kafkaïennes qui alimentent à chaque épisode le délirant vortex dans lequel se retrouve piégé son héros. Ni parfaitement réaliste, ni totalement irréaliste, The Madness ouvre donc dans l’esprit du spectateur un vaste champ des possibles concernant la tournure que peuvent prendre la suite des événements.


Porté par cette prometteuse radicalité dans ses premiers heures ainsi que par l’intriguant portrait qui est dressé de ce consultant en crise (conjugal, identitaire et judiciaire), cette mini-série se montre malheureusement plus convenu à mi-parcours pour devenir un banal récit paranoïaque dont les circonvolutions ne rendra finalement pas fou grand monde. Le personnage de l’agent Quinones (John Ortiz) est également un des rôles de flic les plus mal écrit que j’ai pu voir à l’écran ; fade et sans intérêt, il m’a laissé totalement indifférent.


Reste que The Madness est une série techniquement solide (photographie, réalisation et musique sont de qualité) et bénéficiant d’un plaisant travail sur les costumes portés par le personnage de Muncie, par ailleurs très bien campé par l’acteur Colman Domingo. J’ai également eu plaisir de retrouver Bradley Whitford et Stephen McKinley Henderson, deux seconds couteaux du cinéma et de la télévision dont j’apprécie systématique la présence à l’écran.

2flicsamiami
6
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le 18 déc. 2024

Critique lue 37 fois

2flicsamiami

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