La genèse et le tournage compliqué du Parrain vu par son producteur, Al S.Ruddy.
Ce n'est tout les jours qu'on produit le plus gros succès de son temps, et il faut dire que Al S.Ruddy a dû surmonter bien des embûches. Connu au départ comme étant le cocréateur de la série Papa Schultz, il aspire de à de plus grandes ambitions et se fait embaucher par Robert Evans, alors à la tête de la Paramount, pour adapter ce qui était au départ un petit film de gangsters et qui, par l'entremise de Francis Ford Coppola, va devenir ce que l'on sait ; un chef d'oeuvre absolu.
Pour ceux qui ont déjà mon vu mon top, les deux premiers volets du Parrain sont au sommet, deux films que j’idolâtre, que je connais par coeur, et dont les histoires ont été abondamment documentées. Aussi bien dans des livres comme Le nouvel Hollywood que Laisse le flingue, prends les cannolis en passant par des documentaires. Bien entendu, c'est une série qui est sur un point de vue, d'autant que le véritable A S.Ruddy est producteur, et qu'il y a certaines modifications de la réalité. Par exemple, le fait de donner un beau rôle à Robert Evans alors qu'il n'a cessé de mettre des bâtons dans les roues à Coppola, l'absence totale de George Lucas qui a poussé son ami à réaliser le film et qui avait même réalisé certains plans pour pallier au retard pris sur le tournage, que le choix de Coppola comme réalisateur n'était pas aussi évident que ce qui est dit dans la série ou alors qu'il avait clairement refusé de réaliser le Parrain deuxième partie jusqu'à ce qu'on lui propose un million de dollars et une liberté totale qui lui a permis de virer Robert Evans comme producteur... Mais au fond, peu importe si ça n'est pas fidèle à 100 % car la série est excellente.
C'est non seulement du aux acteurs, Miles Teller en Ruddy ou le génial Mathew Goode qui vole les scènes en Robert Evans, mais aussi Juno Temple qui réhabilite avec talent Bettye McCartt, la secrétaire et assistante de Ruddy qui va l'aider de bien des tracas notamment face à Charlie Bludhorn, mais aussi au travail de reconstitution, même si on peut dire que Justin Theroux ne ressemble pas du tout à Marlon Brando ou que Dan Folger joue un Francis Ford Coppola u. La série raconte très bien l'époque folle que vivait Hollywood, entre la désaffection du public pour la salle au profit de la télévision, la Paramount qui pourrait être vendu, et surtout le désir de s'emanciper des carcans classiques en cassant les codes, et après Bonnie & Clyde ou Easy Rider, Le parrain va en faire partie. Qui aurait pu imaginer qu'un film de près de trois heures aurait pu être ce phénomène qui perdurerait, aller jusqu'à être une série sur ses coulisses ?
C'est ce que montre très bien The offert, à savoir des hommes et des femmes qui ont aller au-delà de ce qui était permis, alors que le Nouvel Hollywood faisait rage, pour faire des oeuvres différentes. Ces dix épisodes se suivent avec bonheur, qui plus est si on aime Le parrain, et même si on peut s'amuser au jeu des différences, la narration, la mise en scène et le jeu des acteurs emportent totalement l'adhésion.