Ricky Gervais, le roi de la série malaise
En 2001, Ricky Gervais et Stephen Merchant invente une série qui aura une répercussion totale sur le monde des séries tel que nous le connaissons.
En vrai, ils inventent le concept de la série sur le bureau, univers supra banal, qui sera exporté du Royaume Uni aux Etats-Unis et même en France avec le succès que nous lui connaissons.
Mais parlons seulement de la vraie, la version anglaise.
Cette série est un coup de maître, mais pourquoi donc ? J'ai déjà fait le spoiler total dans le titre. The Office est une série qui rend mal à l'aise, un peu comme la vraie vie, en beaucoup plus concentré. C'est exactement pour cela que les gens préfèrent la version américaine. Mais l'originale a un goût qui reste malgré sa courte durée de vie. Une saveur. Ou plutôt un arrière-goût tenace.
David Brent est un chef qui veut être aimé et ne réussit qu'à être détesté.
On le connaît tous, ce chef qui veut désespérément être aimé et se rend ridicule. Pas à ce point certes. On est parti d'un sujet assez banal, le chef, mais si, vous savez, ce chef qui vous dit, quand vous arrivez à peine dans la boite, que les horaires ne sont pas un problème, qu'il n'est pas comme ça, provoquant une seule réaction : arrivée générale à 10h, départ à 17h. Non ? Vous n'avez pas connu cela ?
Boh, je ne me fais pas de souci, vous avez d'autres histoires, je les attends dans les coms', vas-y.
C'est puissamment drôle, férocement d'ailleurs, car ça tombe progressivement dans une spirale. David Brent ne réussit à chaque fois qu'à rendre les gens de plus en plus mal à l'aise avec son comportement, alors qu'il part d'un bon sentiment, puis fait de mauvais choix. Et de manière générale, Ricky Gervais se garde toujours ce genre de rôle impossible, si réel, sans doute plus qu'intéressant à jouer, mais terrible pour l'égo, non ?
L'ensemble du schéma The Office est là. Le chef trop gentil mais insupportable, le "sous-chef" nazillon, le blasé rigolo un peu triste, la standardiste rigolote à la vie un peu triste, et leurs petites blagounettes (que je peux pas vous intégrer, n'oubliez pas d'aller voir). Et les autres personnages.
C'est le génie des séries que je vais présenter ici maintenant, dans les prochains jours. Des tripotées de formidables personnages secondaires.
Et puis vous avez vu, dans le rôle du blasé Tim, on reconnaîtra Martin Freeman, le récent The Hobbit et le héros du HitchHiker's Guide to the Galaxy.
Le résultat d'un tel management dans la vraie vie ? Au secours !
Dont acte.