The Shield est l'histoire de la Strike Team, équipe de force dans un quartier chaud de L.A. La Strike Team ne va pas dans le détail pour parvenir à ses fins. Une sorte de Dirty Harry des temps modernes. Sauf que la Strike Team est corrompue. Ce qui a la base se limitait à arrondir ses fins de mois en chopant quelques dollars des trafiquants par ci par là, vire rapidement en attaque d'un gros convoi de la mafia, mais marqué par la police, à carrément évincer tout collègue un peu trop curieux. Tout ca mené par Vic, une ordure, un type sans foi ni loi, tirant ses collègues vers le bas. Ce pitch est établi dès le premier épisode ! The Shield démarre en effet sur les chapeaux de roue faisant de son pilote l'un des meilleurs toutes séries confondues.
Ici le réalisme est poussé à son paroxysme renforcé par une caméra à l'épaule filmant sur le vif. Un montage brute de décoffrages sans pour autant que ce soit une violence gratuite et idiote. C'est celle de la rue mais aussi des complexes rouages du système.
The Shield est un cousin éloigné de The Wire (plusieurs scénaristes et techniciens se retrouvent d'ailleurs sur les 2 shows). Tous deux analysent le système tant du point de vue de la justice que de la politique. Sans aller aussi loin que The Wire, The Shield joue plus lui sur le plan de l'émotion. Et elle sera forte, même entre ces brutes !
Mais reprenons, si The Shield a démarré sur les chapeaux de roue, entrant directement dans le vif du sujet (une équipe à exécuter sur l'autel médiatique, à des fins politiques), elle tire un peu en longueur en se perdant notamment aux saisons 3 et 4. Une erreur qui sera rapidement rectifiée par la ensuite puisqu'elle accouchera de peut-être la meilleure saison, et ce grâce à un grandiose Forest Whitaker. Une saison qui fera exploser la Strike Team en plein vol, laissant le téléspectateur ému sous la magnifique mélodie des Smashing Pumpkins (Disarm). La descente aux enfer peut commencer. Plus rien ne sera comme avant. Et cette émotion ira crescendo jusqu'à aligner dans les derniers épisodes de la série une intensité rarement vu à la télévision. Cette lettre écrite par Shane, lue face à un Vic impassible finissant par se retrouver seul, abandonné de tous. Un final dantesque, à l'image de son commencement.
En un mot: PUISSANT. Ca déchire du slip ! Pareille série, ca se compte sur les doigts d'une main.