The Silent Sea
6.2
The Silent Sea

Drama Netflix (2021)

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Que le premier épisode catastrophique de The Silent Sea ne vous décourage pas à poursuivre l’aventure : ce serait là vous priver d’une très bonne série en huis-clos, qui malgré quelques poncifs évitables parvient à aborder le thème de la survie en milieu spatial de façon convaincante et parfois même novatrice.


Terre, dans un futur proche. L’eau douce est devenue une ressource extrêmement rare, que la désalinisation des océans n’est plus à même de produire en quantité suffisante pour l’ensemble de la population. La Corée du Sud, comme la plupart des pays avancés, recherche une alternative possiblement d’origine extraterrestre, d’où la mise en place d’une station de recherche sur la Lune. Celle-ci fut néanmoins brutalement abandonnée à la suite d’un accident radioactif survenu cinq ans avant le début des événements racontés par la série.


Derrière ce pitch relativement classique, le drama va cependant dévoiler petit à petit une intrigue mystérieuse et intéressante. Au voile de mystère entourant le drame de la station lunaire Balhae se rajoute une histoire autour de l’institution politico-scientifique qui gère les expéditions spatiales, l’ASA. Les emprunts à d’autres œuvres de fiction sont ici évidents, notamment Alien (Weyland Corp), Helix (catastrophe en milieu scientifique isolé) ou bien encore Battlestar Galactica pour l’aspect « petits mensonges entre survivants ». C’est probablement sur ce dernier sujet que la série déçoit le plus en mobilisant des retournements de situation assez prévisibles, mais néanmoins justifiés par les motivations personnelles des différents personnages impliqués.


Là où le drama marque beaucoup de points, c’est avec son ambiance, et son immersion. Les luttes entre survivants tiennent finalement une place assez réduite par rapport aux productions occidentales sur le même thème. Dans une perspective très asiatique, le focus est placé sur l’accomplissement de la mission et la collaboration forcée entre des individus relativement effacés, afin d’atteindre un but commun. Résultat sur la narration, celle-ci est d’une fluidité exemplaire, faisant un usage raisonné des ellipses et parvenant à conserver beaucoup de lisibilité lorsque les survivants se divisent en groupes pour partir explorer la base lunaire.


Le sujet principal autour duquel tourne toute l’histoire,


l’eau, est quant à lui admirablement bien traité. La découverte de la « souche » mutagène marque par la violence avec laquelle se manifestent ses symptômes sur le corps humain. Toute aussi passionnante est la recherche en aval par les deux chercheuses de la cause de la mort que cette « eau lunaire » provoque chez les organismes qu’elle contamine. Même si la présence d’un survivant mutant est à mon goût un peu too much, n’étant là que pour renouveler les enjeux dramatiques auxquels sont confrontés les personnages, elle


contribue à instaurer jusqu’aux derniers épisodes une tension palpable.


La série profite d’un gros budget, ce qui se voit notamment dans les décors, plutôt soignés et réalistes, en dépit de quelques bizarreries dont sont coutumières nombre d’œuvres de SF. Les incohérences sont heureusement assez circonscrites au très mauvais épisode pilote (non, on ne respire pas moins bien avec 1% d’oxygène restant dans une combinaison qu’avec 99% ; non, une dépressurisation « explosive » ne dure pas 2 minutes etc.). La mise en scène est soignée, en particulier durant les phases de traque, où le jeu sur le champ-contrechamp est plutôt réussi. On peut regretter néanmoins une caméra qui tremble beaucoup durant les scènes de dialogue plus « posées », et une lisibilité pas toujours optimale lorsqu’il y a de l’action dans l’obscurité.


Mais ces quelques défauts n’entachent pas plus que cela le plaisir de visionnage de The Silent Sea, à réserver le soir de préférence, dans l’obscurité totale, afin de profiter de son ambiance claustrophobe et aquaphobe à souhait. Une belle surprise en cette fin d’année morose, que le duo Bae Doona (resplendissante d'authenticité comme à son habitude)-Gong Yoo (un peu mou quant à lui) sublime humblement, accompagné par un casting secondaire globalement juste et efficace. En attendant une saison 2 ? Ce serait avec grand plaisir.

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le 26 déc. 2021

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grantofficer

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