A la croisée du thriller, du drame sentimental et du fantastique, une mini-série britannique signée Neil Cross ("Luther"), qui bénéficie de son indéniable savoir-faire, même si "The sister" ne propose rien de très innovant, et s'apparente à une petite série assez mineure.
Le personnage central est un anti-héros gauche, apathique et geignard (excellemment joué par Russell Tovey et sa bouille de chiot perdu), ce qui apporte une certaine originalité mais agace aussi pas mal.
Autour de lui, la norvégienne d'origine népalaise Amrita Acharia se révèle adorable (à la fois jolie et émouvante), tandis que Bertie Carvel subit une transformation physique impressionnante pour devenir un spécialiste du paranormal à l'allure méphistophélique.
La mise en scène installe avec élégance une atmosphère lugubre (avec de très nombreuses scènes nocturnes), tandis que le scénario s'efforce d'alterner scènes intimistes et moments de tension.
Adaptant ici son propre roman "Burial", Neil Cross joue davantage sur le suspense que sur le mystère, puisque le spectateur connaît rapidement les grandes lignes de l'affaire : du coup, l'ensemble apparaît parfois un peu laborieux et artificiel, et on voit venir certains rebondissements.
Cela dit, "The sister" est trop brève pour avoir le temps d'ennuyer (4 épisodes de 45 minutes), et on passe globalement un bon moment en compagnie de ces personnages étranges, d'autant que la touche de fantastique est parfaitement gérée, à l'image de cet ultime twist sobre et efficace.