En dépit de quelques facilités dans sa narration, The Spy reste divertissant, mettant en scène un Sacha Baron Cohen plutôt convaincant dans le rôle d’Eli Cohen, cet espion du Mossad qui est parvenu à s’infiltrer au sein du régime syrien dans les années 1960.
J’éviterai de me prononcer sur l’aspect politisé de la série, tant il m’a semblé absent. J’ai du mal à comprendre les critiques faites à son encontre sur ce plan-là : certes on suit le point de vue israélien, mais est-ce que cela en fait pour autant une œuvre de propagande ? Il n’y a au contraire aucun pathos, aucune emphase faite sur Eli Cohen, en dehors de ce qui se rapporte strictement à la sphère familiale. Les Syriens ne sont pas non plus représentés sous un jour particulièrement sombre ; seul le régime militaire et dictatorial est à plusieurs reprises écorné, sans que l’on tombe non plus dans une critique outrancière qui aurait été, elle, mal venue.
Je suis en revanche un peu remonté contre le choix scénaristique de nous faire commencer la série par la fin de vie d’Eli Cohen. Sauf rares exceptions, ce procédé contribue chez moi à tuer toute attente vis-à-vis des péripéties auquel va participer le héros dans le flashback qui suit. C’est d’autant plus dommage pour quelqu’un qui (comme moi) ne connaît pas à l’avance l’histoire du personnage et souhaiterait la découvrir avec l’excitation que procure la narration d’une série.
Bon point au demeurant pour la qualité des costumes et des décors, ainsi qu’au niveau des musiques, qui contribuent pleinement à nous immerger dans le Moyen-Orient des sixties (par contre, pourquoi ce filtre gris-jaune dégueulasse durant les scènes en Israël ? C’est vraiment moche et ça fait tache).