Probablement ce qu'on aura de plus proche d'une adaptation de la première partie des Montagnes Hallucinées. Le récit n'est pas sans rappeler The Thing de par son sentiment d'extrême solitude et de paranoïa. Il n'y a aucune échappatoire possible, toute fuite résultant dans la mort quelle que soit la direction.
Adaptation du roman de Dan Simmons inspiré par l'expédition Franklin de 1845, The Terror retrace la traversée de l'Arctique par les navires britanniques H.M.S Erebus et H.M.S Terror. L'histoire s'attarde sur le vécu et le ressenti de ces marins du XIXe siècle partis au cœur de l'inconnu dans les régions désolées du pôle nord encore inexplorées à l'époque. Ces paysages d'un blanc immaculé à perte de vue, particulièrement propices aux dérives de l'imagination, suscitent aussi bien angoisse que fascination de par leur beauté irréelle qui semble tout droit sortie d'un autre monde. Le rythme de la série se calque sur la durée d'un tel périple aux XIXe siècle, difficile à entrevoir pour nos esprits habitués à la vitesse des transports de notre ère. La série ne sera donc pas du goût de tout le monde de par son atmosphère pesante et sa progression délibérément lente. Mais cette vitesse de narration laisse davantage de place au pérégrinations de l'esprit qui semblent alors aussi interminables et terrifiantes que ces étendues glacées. Personnages et spectateurs sont ainsi sujets à une angoisse profonde qui s'insère bien plus subrepticement qu'une peur passagère suscitée par jump scare ou autre procédé de films d'horreur laissant place à la facilité.
Difficile d'en dire plus sans spoiler, c'est pourquoi j'essaye davantage de résumer mon ressenti que le récit. The Terror est une série d'ambiance; qui prend son temps pour prendre le spectateur aux tripes et le tétaniser d'effroi face aux personnages en proie au tétanos et au froid.